Le Sorceleur

Histoire d’upgrader mon back-up mémoriel, en 2023, j’ai lu les huit tomes de la saga du Sorceleur, aussi connu sous le nom anglais The Witcher.
Cette saga, écrite par l’auteur polonais Andrzej Sapkowski, est devenue populaire grâce à une série de jeux vidéos et à deux séries télévisées, une en Pologne et une réalisée par Netflix.
Est-elle pour autant un monument de l’heroic fantasy ?

Les huit tomes de la saga du Sorceleur

La saga en elle-même

Les deux premiers tomes sont constitués de nouvelles. Celles-ci sont très homogènes et plutôt intéressantes. Ces nouvelles présentent les personnages principaux, à savoir, Geralt, le sorceleur, Jaskier, le poète, Yennefer, la magicienne, et Ciri, jeune fille victime d’une prophétie.
Les cinq tomes suivant traitent du « cycle de Ciri ». Celle-ci est menacée par diverses forces, plus ou moins maléfiques, contre lesquelles Geralt et Yennefer essayent, avec plus ou moins de succès, de lutter.
Le dernier tome, sorti plusieurs années après la fin du cycle de Ciri, est une aventure, assez riches en rebondissants, de Geralt.

Pour bien comprendre l’histoire, les livres doivent se lire dans l’ordre chronologique. Le dernier tome, s’il peut être lu sans connaître le reste des livres, est beaucoup plus intéressant si on comprend toutes les petites références disséminées ici ou là.

Basiquement, la structure de l’histoire reste assez classique. Les lecteurs habitués à ce style de littérature ne seront pas perdus. Ceux qui ne gouttent pas trop le fantastique auront plutôt intérêt à passer leur chemin.

Ciri (image générée via une intelligence artificielle)

Avis personnel

Si l’histoire et sa structure restent assez classiques, les thèmes abordés le sont un peu moins, surtout si on considère que les premiers tomes sont sortis à la fin des années 80. On parlera donc génétique, mutation, niches écologiques, discrimination, racisme, économie et géopolitique.
Andrzej Sapkowski, qui au moment de commencer à écrire les aventures du sorceleur a passé près de 40 ans dans une Pologne communiste, propose un univers basé sur la mythologie et l’histoire de l’Europe centrale et du monde slave. Cet univers est une petite bouffée d’air frais dans un monde de l’heroic fantasy dominé par les anglo-saxons. L’auteur apporte aussi une vision de la guerre et de la politique axée sur les conséquences et les victimes de ces événements. Cela change du héros « classique » qui est soit un personnage influent, soit un valeureux combattant couvert de gloire.

Sur le plan de l’écriture, c’est de bon niveau. On regrettera la baisse du rythme des aventures qui marque les derniers tomes du cycle de Ciri. Passer de « la Dame du Lac », livre concluant l’histoire de Ciri, à « la saison des orages », roman indépendant concluant à sa manière la saga, est un vrai choc. Le lecteur passe d’un livre lent, très descriptif, avec de nombreux apartés de plusieurs dizaines de pages, à un roman vif et dynamique, à l’histoire tout sauf linéaire.

Au final, ces huit livres sont agréables, bien qu’un peu inégaux. S’il ne s’agit pas de la meilleure saga d’heroic fantasy, c’est une lecture à recommander à ceux qui aiment ce style ou qui voudrait le découvrir.

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