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Un peu plus de trois ans depuis les dernières municipales. Un peu moins de deux ans avant le lancement de la prochaine campagne.
Temps de faire le point.
Temps de réfléchir au futur.

« I try and feel the sunshine, you bring the rain
You try and hold me down with your complaints
You cry and moan and complain, you whine an tear
Up to my neck in sorrow the touch you bring »

 

Bilans contrastés

Le bilan de la municipalité n’est pas terrible dans le fond. Mais bon, soyons honnêtes pour une fois, mis à part remettre la mairie en état de marche, on n’attendait pas grand-chose de Loulou, et encore moins de son équipe.
Bon, les fonctionnaires territoriaux bossent depuis qu’ils ont un patron, mais ça ne va pas beaucoup plus loin dans le fond.
On se vante de 1 800 interventions contre le trafic de drogue. En plus de 1095 jours (soit 3 ans), ça nous donne 1,64 opérations par jour. Pas de quoi sauter au plafond. On connaît des mecs qui se font contrôler plus souvent que ça, tous les jours.
Côté économie, urbanisme, mobilité, le « business as usal » est de mise. La ville est pauvre, elle le restera. Les perpignanais qui voudraient s’en sortir n’auront qu’à déménager. Les autres ? Bien fait pour leurs gueules !
Côté culture, des animations, oscillant entre bas et milieu de gamme. La création n’est pas à la fête, même pas un petit fonds d’aide ou un prix à la con. Minimum syndical baby !
On saluera, parce qu’il faut savoir reconnaître quand les choses se passent bien, l’exposition consacrée à Émile Mustacchi. Et ce ne fut pas de tout repos, avec tous ces « gueux » et ces abrutis qui vous mettent des bâtons dans les roues. On en reparlera à l’occasion.

À droite et au centre-droit c’est pas folichon n’ont plus.
Les têtes de série ont toutes chuté dès le premier tour (surtout aux législatives 2022) et on sent bien que c’est mal barré pour 2026.
Ça ne propose pas grand chose de solide. Et, surtout chez les macronistes, ça a déserté le terrain. L’herbe est plus verte ailleurs. Et de préférence, loin, très loin.
On soutiendra l’ami Bruno Nougayrède, qui ferait une bonne tête de liste d’union de la droite et du centre, son seul concurrent étant Agnès Langevine. Mais on sent bien que ça va être dur. Parce qu’entre tirer tous les traine-patins du patelin et monter le Ventoux une caravane attachée au vélo, n’importe qui de sensé prend le Ventoux. Y compris avec des pneus crevés.

La gauche, parlons-en.
Mais rapidement, parce qu’il n’y a pas grand-chose à dire.
Entre des socialo-communistes départementaux et régionaux qui cofinancent les projets de démolitions à Saint-Jacques, parce que cela s’inscrit parfaitement dans le cadre de leurs croisades anti-pauvres, les débris de la NUPES qui, finalement, n’ont ni envie ni projet, et un monde culturel, soi-disant « progressiste », qui va là où est l’argent, il n’y a rien à attendre.
De ce côté-là de l’échiquier politique, la campagne 2025-2026 va être ennuyeuse. Si au moins ils étaient drôles, à défaut d’être sérieux.
Au fait, pendant que je vous ai sous la main, quelqu’un sait où est enterrée l’Alternative ! Endavant ? C’est juste histoire que les ânes sauvages aillent souiller la tombe. Ni plus, ni moins.


Prospective et doigt mouillé

Loulou est pas con, loin de là. C’est pas un cérébral non plus. Mais il a deux ou trois idées qui valent le détour.
Fin 2025, juste au lancement de la campagne, Loulou a prévu des festivités, et du lourd.
La campagne d’automne 2025 ? Une version revisitée à la crème catalane de la charge de Krojanty.
Comme dit Wikipedia, ça va finir en bain de sang.
D’abord Loulou inaugure des logements sociaux à Saint-Jacques, avec des élus PS et PCF sur la photo. Ils auront pas le choix, ils ont cofinancé. Et en plus c’est du PLAI ! Oui du PLAI, typiquement le type de logement que le CD66 refuse d’imposer aux communes de « gôche », parce que c’est réservé aux pauvres, et que la gôche déteste les pauvres.
Premier clou dans le cercueil !
Ensuite, la bibliothèque du Haut-Vernet, avec sans doute des élus de gôche, parce qu’il doit bien y avoir un cofinancement Politique de la Ville (bien que la gôche n’aime pas la culture, surtout dans les quartiers pauvres). Et oui, Loulou ouvre des bibliothèques, à défaut de fermer des prisons.
Deuxième clou dans le cercueil !
Pour finir, on devrait aussi avoir droit à un groupe scolaire « Samuel Paty ». La gôche ayant montré ces dernières années son incapacité à lutter contre l’antisémitisme, elle devra se taire sur le coup, sous peine de se prendre un procès en islamogauchisme. Procès qu’elle perdra haut la main. La fermeté sur les valeurs fondamentales ça paie toujours. Le laxisme, genre ne pas assumer que Éric Zemmour est antisémite, ça finit toujours mal, à plus ou moins longue échéance.
Troisième clou dans le cercueil !

À côté de ça, on a droit à des petits projets tout sympatoche, NUPES compatible, diront même certains.
D’abord la piétonisation du centre-ancien.
Les travaux sont en cours. D’ici la prochaine élection la communication politique autour de ce projet sera suffisamment rodée pour que même Agnès Langevine soit au courant. C’est dire !
Ensuite l’entrée de ville.
Le projet, qui ne plaît pas aux leaders de l’Alternative ! (JB a déclaré que, je cite de mémoire, « c’est pas l’entrée de ville, scrogneugneu, je veux un massage ! »), doit permettre de limiter le trafic traversant sur les boulevards des Pyrénées et Mercader. Un parking, près du théâtre de l’Archipel, est aussi prévu. Évidemment, ce projet ne se réalisera pas. Pourquoi ? Parce qu’il faut l’accord du CD66, et, comme le CD66 défend la bagnole, envers et contre tous, et surtout, contre le bon sens et la défense de l’environnement (les socialo-communistes sont tout à la fois anti-science et écocide), il ne donnera jamais son accord. « Touche pas à ma bagnole » résume bien la penser de ces gens, dont certains sont placés sous contrôle judiciaire suite à une mise en examen pour, je cite l’Indépendant, « favoritisme », « corruption passive » « trafic d’influence passif » et « prise illégale d’intérêt ».
C’est un peu dommage, le projet était sympa.

La seule question qui vaille pour 2026 est : Loulou peut-il gagner dès le premier tour, façon Ménard 2020 ?
C’est possible, mais très peu probable.


Au final

Il est une forme de médiocrité qui vous colle à la peau, qui vous marque au fer rouge, qui vous précède où que vous ailliez, quoi que vous fassiez.
On pourrait l’appeler « Perpignan ».
On préférera l’appeler « être un politique à Perpignan ».
La ville est pauvre, la population est encore plus pauvre. Rien ne semble être proposé pour améliorer la situation. Chacun parle à sa clientèle, à défaut d’électorat. Un tiers de la population n’est pas inscrit sur les listes électorales ; la moitié des inscrits ne votent plus ; 3 à 4 % des votants votent blancs (ou nul). Mais tout le monde fait comme si de rien n’était.
La ville s’enfonce, mais cela semble convenir aux décideurs locaux.

Allez savoir pourquoi ?

 

« Bullshit and contemplation, gossip's their trade
If they knew half the real truth, what would they say ?
Well I'm past the point of concern, it's time to play
These last four years of madness sure put me straight »

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