Dark Store : Anaïs Sabatini sauvera-t-elle le boulevard Aristide Briand ?

Depuis deux ans et demi, tous les observateurs sont d’accord sur un point : Laurence Martin ne sert à rien. D’ailleurs dans le « Dictionnaire imbécile de la politique perpignanaise » à la rubrique « inutilité » on peut lire « Voir Laurence Martin ».
Lors des législatives 2022, bien qu’ayant tenté de lancer des fake news, lamentables, elle n’avait réussi qu’à obtenir un score pathétique pour un parti qui, il y a encore dix ans, disposait de quatre députés. Elle n’a échappé à l’humiliation que grâce à celle de Pierre Bataille, pourtant soutenu par les élus PS et PCF du Conflent.
Mais, à la surprise générale, lors du conseil municipal du 10 novembre 2022, Laurence Martin a posé une question pertinente : que faire face aux « dark stores ? »
Et il faut dire ce qui est, ce sujet est beaucoup plus important qu’il n’y paraît.

Passe d’armes

Au détour d’une discussion sur les ouvertures dominicales, Laurence Martin a donc mis sur la table le sujet des dark stores. Le boulevard Briand serait particulièrement touché. La déprise commerciale du centre-ville, provoquée par volontairement par les élus locaux qui, pendant 30 ans pour le moins, ont tout fait pour favoriser la monoculture de la zone commerciale périphérique, permet le développement de ce type d’activité.
La mini « passe d’armes » être Laurence Martin et Frédéric Guillaumon, adjoint au maire en charge du commerce, n’a pas permis de savoir si l’étude à 40 000 € commandée à Stéphane Roussel par la mairie, pour savoir comment redynamiser le centre-ville, propose des solutions pour ce problème. Elle a juste permis de savoir que les élus sont parfaitement au courant de la situation. Elle laisse toutefois penser que les dits élus ne désirent pas tellement intervenir.
Les locaux sont occupés, les loyers sont payés, les taxes locales sont acquittées. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Dormez bien braves gens.

Quand Laurence Martin se lance dans les fake news.

Définition et problématique

Bon, les dark stores, què és això ?
Depuis quelques années, avec un boom pendant les confinements, le « Quick commerce » se développe en France. Le principe est tout simplement de livrer le client directement chez lui sans forcément avoir une véritable boutique. À la base, cette pratique avait pour but de permettre à des commerces, ne pouvant accueillir de clients du fait des confinements, de continuer à avoir une activité économique. Si le client ne peut venir au commerçant, le commerçant ira au client !
Ce système étant très efficace, voire très efficient pour les investisseurs, de nombreuses entreprises ont donc opté pour ce modèle économique.
Des « dark kitchens » sont donc apparues, y compris à Perpignan. Il s’agit de « restaurants » sans « salle de restaurant », des sortes de « traiteurs » spécialisés dans la livraison à domicile.
Dans le même esprit, les « dark stores » sont des « magasins » dans lesquels les clients ne peuvent pas entrer. On peut donc parler « d’entrepôts ».

Dans les deux cas, outre une concurrence, limite, déloyale avec les commerces « traditionnels », ces entreprises créent souvent des nuisances pour les riverains, du fait du ballet des véhicules (motos, scooters, etc.) venant chercher les colis.
Le problème étant global, de nombreux élus planchent sur le problème. La mairie de Paris semble même avoir pris au sérieux, mais comme d’habitude avec Anne Hidalgo, ça tourne au désastre.

Une mission d’information pour aider une mairie impuissante

Anaïs Sabatini en 2022
Anaïs Sabatini en 2022

À en croire Frédéric Guillaumon, la mairie serait impuissance face aux dark stores. Ce serait aussi le cas dans de nombreux domaines. Les élus RN à Perpignan ont un petit côté « pleureuse » assez pénible. Le volontarisme a fait long feu.
La mairie est face à un problème difficile, principalement du fait de la nouveauté de ce modèle économique, le cadre légal n’étant pas adapté.
Mais bon, Louis Aliot a été élu pour gérer tout ce qui est « difficile ». S’il veut faire dans le « facile », l’adhésion au PS et un soutien à la candidature de Carole Delga à la présidentielle de 2027 sont de mise.
Et puis, pour lutter contre les dark stores, Loulou a une botte secrète : Anaïs Sabatini !

D’accord, dit comme ça, ne paye pas de mine.
Mais Anaïs Sabatini est députée, et, membre de la Commission des affaires économiques. À ce titre, elle est rapporteuse de la mission d’information sur le « Quick commerce ».
L’équipe en charge de cette mission est composée de DEUX députés !
C’est dire si le sujet intéresse les élus de la Nation. On peut d’ailleurs être surpris de l’absence de membre de la NUPES, ce sujet ayant un côté « droit du travail » très marqué. Mais le sort des livreurs, généralement des autoentrepreneurs, est sans doute secondaire.

Alors que va faire Anaïs Sabatini ?
Servir les intérêts du patron !
Il est peu probable que la jeune députée propose quoi que ce soit qui déplaise au maire de Perpignan. Paris c’est loin, mais pas tant que ça. Et l’émergence d’une opposition, bien que peu probable, est toujours possible (sauf à gauche, là c’est cuit).
La mission d’information devra donc proposer des solutions, législatives et réglementaires, applicables à Perpignan, qui permettent de gérer le boulevard Briand.
Se contenter, comme le propose le gouvernement, dont les décrets tardent à paraître, d’imposer le statut d’entrepôt à ces entreprises ne suffira pas. Certes, cela permettra de les expulser des centres-villes, mais l’impact socio-économique restera le même.
Il faudrait aller plus loin, et, à un moment, remettre à plat le modèle économique du commerce de détail en France.
Et sa fiscalité aussi !
Mais, en laissant ce travail à des élus RN, ou Modem, il est certain que les arbitrages se feront au profit de grands groupes financiers, et, aux dépens des TPE. La droite et l’extrême droite ont un petit tropisme pour le « Grand Capital », il faut bien dire ce qui est.

En conclusion

Alors, en qualité de Perpignanais, désirant un cadre de vie agréable pour les riverains du boulevard Briand, et, un monde du travail qui ressemble un peu moins à Bakhmout et un peu plus à Marinaleda, que faire ?
Tout simplement écrire à Anaïs Sabatini, ou la rencontrer, pour lui parler de ce problème et demander de « vraies » mesures.
Car, après tout, un député ce n’est pas fait pour palper 5 000 balles par mois, c’est fait pour travailler et défendre les intérêts de la Nation.
Et sur ces deux points, pour l’instant, on ne voit pas grand-chose.


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