Quand la haine de la France Insoumise est le seul moteur de Jean-Bernard Mathon et de Caroline Forgues

L’Alternative Endavant avait promis en mars 2021 d’être le rempart contre l’extrême droite en devenant le principal mouvement politique d’opposition à Louis Aliot.
Vous vous en souvenez ? Non ? Eux-non plus !

Depuis plus d’un an, cette association a préféré se taire plutôt que travailler. Il est vrai que « inculture politique » et « actions militantes » ne font pas bon ménage.
Reconnaissons qu’il est plus facile d’organiser des séances de massages, de type New Age, que de connaître les dossiers et d’arpenter le terrain.
Un exemple tout bête.
En décembre 2021, une manifestation a eu lieu à Saint-Jacques, pour dénoncer la gestion de la politique de « rénovation urbaine » et annoncer la création d’une section locale du DAL. Aucun membre de l’Alternative Endavant n’a daigné venir. Les pauvres, cela ne les intéresse pas.
Pour l’anecdote, pendant le premier confinement, Caroline Forgues avait refusé de s’exprimer sur les contrôles aux faciès qui avaient lieu à Perpignan. Elle n’était candidate que lorsque cela l’arrangeait, et les contrôles au faciès tombaient au mauvais moment. Drôle de conception d’une campagne électorale !

Depuis plus d’un an il s’est passé un sacré paquet d’événements à Perpignan. Entre les morts en pleine rue, l’étude sur la sécurité achetée à un criminologue aux sympathies politiques douteuses, les dépôts de plainte de Louis Aliot contre ses opposants, les projets plus ou moins écocides, les démolitions à Saint-Jacques, etc., on peut dire que Perpignan est une ville animée. Vous trouverez le détail de toutes ces histoires sur l’Archipel contre attaque.
Pourtant Caroline Forgues et Jean-Bernard Mathon sont restés silencieux.
Pas un seul communiqué de presse !
Pas une seule réunion publique !
Même pas la moindre pétition !
C’est dire si le rassemblement citoyen qui devait faire trembler Louis Aliot a chômé depuis un an.

Attention, lorsque je dis « chômer », je parle de l’intérêt général.
Parce que certains de ces gens, sans vergogne, ont cherché à exister. Ou du moins à ne pas crever la gueule ouverte. Ce qui aurait été de salubrité publique.
Entre Didier Aury, qui se serait bien vu tête de liste en 2020, qui a cherché à revenir au sein du pôle écologiste fin 2020 (il s’agit d’un ancien coopérateur EELV), et, qui, parce qu’on lui a dit « non ! » chez les écologistes, est allé à la FI, parce qu’on ne sait jamais, des fois qu’il manque du monde en 2026 ; entre Dominique Jacquot, qui déteste les dirigeants locaux de la FI, mais qui a montré qu’elle manque d’honneur en revenant ramper devant ses derniers ; entre Dominique Janin, militante acharnée pour l’exclusion des partis fondateurs de l’Alternative, qui est revenue chez EELV, parce que là il y a des gens qui bossent ; entre Jean-Marc Fabre, un autre anti-FI affectionnant les propos relevant de l’apologie du viol1, revenu aussi à la niche comme un bon toutou, il faut reconnaître que les forces s’épuisent vite.

Si on compare l’Alternative Endavant à Nou-s Perpignan, on se rend vite compte de la perte pour l’écologie politique à Perpignan que la dérive égotiste du « binôme tête de liste » a provoqué.
Rappelons que Nou-s Perpignan, fondée à l’initiative de membres d’EELV, est l’association qui a permis le rassemblement de la gauche radicale et écologiste en 2020. Caroline Forgues, qui doit avoir la mémoire courte, ne semble pas se souvenir qu’elle a activement participé aux tractations entre partis à l’époque. Ce qui lui a donné sa légitimité c’est le fait d’avoir négocié avec Ségolène Neuville et Marie-Pierre Sadourny. Il faut dire ce qui est, la « candidate citoyenne » a aussi fait dans la tambouille politicienne.
Quoi qu’il en soit, Nou-s Perpignan a fourni un vrai travail, l’Alternative strictement aucun !

La seule activité notable, c’est surtout des insultes, des menaces et un peu de harcèlement2.
Localement cette activité peut se comprendre. Quand on a exclu, assez violemment, tous les militants capables de penser et d’être force de proposition, il vaut mieux être agressif, voire violent, en espérant une sûr-réaction du camp d’en face. On réduit ainsi la « dissonance cognitive » que l’on a créée soi-même. On insulte, on affirme que les opposants sont des traîtres et souffrent de troubles psychiatriques, de manière à ne pas assumer que l’on a soi-même trahi ses propres idéaux et que l’on préfère s’enfermer dans une bulle de filtre, aux parois particulièrement épaisses.
Dans un podcats, diffusé récemment, et réalisé par Myriam Horngren, la masseuse New Age à 2 000 €, Caroline Forgues montre bien qu’elle est déconnectée de la réalité lorsqu’elle parle d’un débat en interne sur le rôle de la tête de liste. Au sein du mouvement, et surtout pour ceux qui se revendiquent du « municipalisme libertaire »3, la question ne s’est jamais posée. La tête de liste est un porte-parole, pas un leader. Et encore moins un « leader charismatique ». Il n’y a jamais eu de débat, juste une dérive d’un groupuscule, dont l’auto-pollution mentale a été accélérée par des arrivistes cupides jusqu’à la turpitude, pour paraphraser Simone Weil.
En refusant de voir la réalité en face, et, accessoirement, de régler les problèmes, définitivement, on s’expose à de mauvaises surprises.

Et la mauvaise surprise s’appelle Carole Delga sur le coup !

La réaction de Jean-Bernard Mathon face aux paroles de Carole Delga (cliquer pour agrandir).

Carole Delga est en perte de vitesse au sein du parti socialiste. Sa candidate a fait un piteux 1,75 % lors de l’élection présidentielle, les hollandistes sont minoritaires, et, sa candidature à la présidentielle de 2027 est au-delà de compromise.
L’accord avec la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (#NUPES, ou pour ceux qui apprécient le grec ancien : ν) passe mal auprès des barons locaux, Carole Delga tente donc de les rallier à sa cause et évoque la possible création d’un nouveau mouvement politique pour « refonder la gauche républicaine ».
Seul hic, Carole Delga ne peut pas fédérer sur son nom, elle n’est ni assez connue ni assez influente pour ça. Elle a donc besoin d’un ennemi pour fédérer. Et la France Insoumise est un ennemi parfait.
Depuis l’annonce de l’accord, et avant même sa ratification, Carole Delga a donc lancé une offensive médiatique contre la FI. Le point d’orgue étant le fait d’avoir accusé la FI d’être responsable de l’élection de Louis Aliot.
Carole Delga a donc déclaré que la « liste FI » a refusé l’accord qu’elle a proposé à l’époque. Le résultat, selon elle, est l’élimination de la liste menée par Agnès Langevine dès le premier tour.
On notera que ce type de discours évite d’avoir à faire son autocritique. Exit toute forme d’analyse de la campagne et de sa stratégie.
Sur ce point, Carole Delga, Caroline Forgues et Jean-Bernard Mathon appliquent la même méthode et tiennent le même discours : c’est la faute des autres !
Caroline Forgues aime aussi rajouter un petit : « j’ai été trahie ».

Que Carole Delga, qui est en manque de légitimité, raconte n’importe quoi, ne choque ni ne surprend personne. Arrivé à un certain niveau la politique, ne vole pas haut.
Mais déclarer, de manière péremptoire, que Jean-Bernard Mathon est membre de la France Insoumise, cela est inacceptable.
Si on est Jean-Bernard Mathon.
Ou Caroline Forgues.
Ou membre de l’Alternative Endavant.
Il faut bien comprendre que, dès la fin de l’année 2019, Caroline Forgues et Jean-Bernard Mathon ont développé une haine farouche vis-à-vis de la FI et surtout de ses représentants locaux, accusés de tous les maux.
Il est clair que, face à des personnes ayant accepté de nombreuses concessions pour garantir la création du rassemblement, concessions qui passaient par le fait de ravaler ses égos, le binôme tête de liste, et sa dérive égotiste, ne faisait pas le poids. Rajouter à cela le choc en termes de culture politique, voire de culture générale, notamment pour Caroline Forgues, à la fois totalement inculte politiquement et, ce qui est beaucoup plus grave, trop arrogante pour le reconnaître, et des cadres de la FI à la fois rodés aux séquences électorales et dotés d’une solide culture politique et générale.
Durant la campagne, pour le groupuscule gravitant autour du binôme tête de liste, le discours était simple : tout est de la faute à la FI !
Toute personne non-encartée ayant l’outrecuidance de critiquer la tête de liste, partie dans une dérive autocratique, avec le soutien actif de sa masseuse, se faisait taxer de membre de la FI, et par voie de conséquence de traître. Ce fut d’ailleurs mon cas. Je ne l’ai appris que plusieurs mois plus tard, personne au sein du groupuscule en question n’ayant eu l’idée de me parler pour savoir qu’elle était ma situation réelle. La paranoïa passait avant le dialogue. La bienveillance et l’empathie, officiellement valeurs structurantes du rassemblement, se sont avérées n’être que de la violence et de l’envie de nuire à tous ceux qui avaient le malheur d’être « différents ».
La gestion par ultimatum finit par devenir la marque de fabrique de l’Alternative. La dernière assemblée de l’Alternative a permis à tous de voir la violence et l’agressivité qui régnait au sein du rassemblement. Ceux qui n’acceptaient pas les décisions du groupuscule étaient sommés de partir. La question posée à chaque personne ayant un avis divergeant était « est-ce que tu peux vivre avec ça ? ». Si la réponse est non, le mécanisme en jeu est l’exclusion pure et simple. J’ai vécu cette situation dans d’autres mouvements ; soit le mouvement est rapidement revenu en arrière, reconnaissant ses torts, soit il a disparu.

Autre manifestation de cette haine envers la FI, et plus largement envers les partis politiques, en plein premier confinement, le binôme tête de liste décida de mettre à l’ordre du jour l’exclusion, pure et simple, de tous les partis.
Quelques jours avant, Caroline Forgues m’avait déclaré, lors d’une rapide discussion place République, qu’elle considérait que les militants des partis allaient la soutenir face à la direction de leur parti. La tête de liste avait totalement sombré dans un délire de « leader charismatique ».
La FI publia un communiqué annonçant qu’elle claquait la porte et que, à ses yeux, l’Alternative était morte. Cela évita le vote lors de l’assemblée de crise qui s’ensuivit.
Fins stratèges, le groupuscule avait décidé son opération d’épuration trois semaines avant le vote « pour ou contre » un accord de second tour avec Agnès Langevine.

Roma traditoribus non praemiat

Les militants, dont certains doutaient de la capacité de la tête de liste à respecter une décision n’allant pas dans son sens, s’opposèrent à un accord. Autant pour sanctionner l’agressivité de Langevine à l’égard de l’Alternative, que pour sanctionner la dérive autocratique de Caroline Forgues.
Cette dernière, toute honte bue, négocia un accord « à titre personnel » avec Langevine. Le calcul était simple, le front républicain permettrait à Jean-Marc Pujol de gagner, Louis Aliot déposerait un recours entraînant l’annulation de l’élection, et, courant 2021, renforcée par les 6,5 % de Caroline Forgues, Langevine serait magistralement élue.
Oui, pour ces gens, les candidats sont propriétaires de leurs voix.
Oui, ces gens sont totalement coupés du monde réel.

Courant novembre 2020, l’Alternative se suicida en public. Via un vote dont il est légitime de douter de la sincérité.
Depuis, mis à part des insultes et des menaces, il ne reste rien du rassemblement qui, pourtant, fut réellement porteur d’espoirs pour bon nombre de perpignanaise et de perpignanais.


Et le communiqué de presse ?

Le communiqué de presse de l’Alternative Endavant (cliquer pour agrandir).

Pathétique est le mot qui vient à l’esprit dès le début du texte.
Le premier paragraphe est une simple réponse à Carole Delga sur le thème « c’est celui qui le dit qui y est ! ». La politique « niveau cours de récré » ne semble pas choquer l’Alternative.
L’Alternative montre aussi qu’elle n’a rien compris à l’élection de Louis Aliot.
Non, ce n’est pas la division de la gauche qui a fait élire Louis Aliot.
En 2008 et 2009, la gauche faisait plus de 40 % au premier tour, Louis Aliot 11 % puis 9,5 %. En 2014, la gauche a fait 22 % au premier tour, Louis Aliot 34,5 %. Pour 2020, ce fut 21 % pour la gauche et 35 ,5 % pour Louis Aliot.
Les deux tiers des électeurs RN sont des anciens électeurs de gauche !
La gauche perpignanaise n’est plus crédible depuis plus d’une décennie. Mais, comme Caroline Forgues et Jean-Bernard Mathon, elle refuse de regarder la réalité en face.
Les lubies, les fantasmes, et, les délires c’est bien mieux que la réalité, sordide au demeurant.
Non, la vraie raison de la victoire de Louis Aliot est tout simplement la détestation de Jean-Marc Pujol !
Tout autre analyse ne serait que logorrhées.

Le deuxième paragraphe montre l’aspect risible de ces gens.
Après avoir passé plus de deux ans à insulter les responsables locaux de la FI, l’Alternative est à deux doigts de leur intimer l’ordre de travailler avec la société civile. Pour être clair, l’Alternative désire piloter la campagne de Francis Daspe (1er circonscription) et de Nathalie Cullell (3e circonscription).
Et comme à l’Alternative on refuse de parler en face à face, ils le font savoir par communiqué de presse interposé.
Quand on sait la haine que Caroline Forgues et Jean-Bernard Mathon vouent à Francis Daspe, on doit admettre que ces gens-là ont perdu tout sens commun !
Lorsque l’on a passé plus de deux ans à insulter des gens, on commence par s’excuser avant de leur demander quoi que ce soit. Et pour que les excuses soient sincères, on commence par reconnaître ses torts.
Comme le chante si bien Peter Gabriel : « Just because you've forgotten / That don't mean you're forgiven »


Tout ça, c’est le passé ! Vraiment ?

“The evil that men do lives after them;
The good is oft interred with their bones.”

La citation de William Shakespeare est très claire. Le mal est éternel. On ne peut pas juste dire « c’est du passé ». On doit assumer que les souffrances ne disparaîtront pas. Que les mensonges ne seront pas pardonnés.
Les actions, quel qu’elles soient, ont des conséquences. Et comme l’écrit Hannah Arendt dans « la condition de l’homme moderne », les conséquences sont par essence imprévisibles. Le résultat de l’action politique est particulièrement imprévisible, il faut donc être prêt à en assumer les conséquences avant de se lancer dans une élection. Qu’elles que soient ces conséquences.
Être adulte c’est d’abord et avant tout assumer les conséquences de ses actes et de ses choix.
Caroline Forgues et Jean-Bernard Mathon, parce qu’ils se sont crus forts, parce qu’ils ont cru incarner le changement, parce qu’ils ont cru être le Bien, refusent d’assumer les conséquences de leurs actes, les conséquences de leurs paroles, les conséquences de leurs choix.
Les militants politiques, floués par ces gens à l’honneur contrefait, devraient se plier à leurs exigences, juste parce qu’ils sont la « société civile ». Venant de gens encore plus lâches que bêtes, et Dieu sait qu’ils sont bêtes, cela est totalement ridicule, voire insultant.

Il n’est pas acceptable que des gens viennent étaler leurs égos et leurs bêtises, détruisent le travail de dizaines de personnes, et, partent sans accepter d’assumer leurs responsabilités dans un désastre qu’ils ont, volontairement, provoqué.

Tant que les responsables de l’Alternative Endavant ne sortiront pas de leur « post-adolescence narcissique »,tant que les responsables de l’Alternative Endavant n’assumeront ni leurs échecs ni leurs turpitudes, tant que les responsables de l’Alternative Endavant se vivront comme les porte-paroles de la société civile, tant que les responsables de l’Alternative Endavant ne seront que des petits-bourgeois suffisants et incultes, l’Alternative Endavant ne sera qu’une parodie de mouvement politique, dont la seule conséquence de l’action ne peut être que le renforcement de la stature de Louis Aliot, par la création, ex-nihilo, de conflits empêchant tout rassemblement large.

La petite-bourgeoise, inculte et imbue d’elle-même, est clairement le meilleur allié de l’extrême droite.

Sources

Le communiqué de presse de l’Alternative Endavant : https://www.ouillade.eu/politique/legislatives-12-19-juin-lalternative-endavant-un-autre-monde-est-possible/253684
Le podcast de Myriam Horngren sur la candidature de Caroline Forgues : https://www.podcastics.com/podcast/episode/caroline-forgues-media-et-politique-le-bapteme-du-feu-126801/

Notes

1 – Pour Caroline Forgues les propos relevant de l’apologie du viol ne posent pas de problème.
« J’ai cliqué sur le bouton « supprimer », il n’y a plus de problème » m’a-t-elle dit droit dans les yeux. Il s’agit là d’une bien étrange vision du monde.
2 – Quand Jean-Bernard Mathon tente d’organiser une opération de cyberharcèlement, il lui arrive d’avoir la mauvaise idée d’envoyer l’information à la personne qu’il désire harceler. De plus, il n’a pas compris que ce type d’opération ne se fait pas à dix ou quinze, mais plutôt à deux ou trois cents personnes. Médiocre jusqu’au bout des doigts !
3 – Interrogée sur ses références culturelles et politiques lors du débat de janvier 2020, Caroline Forgues n’a même pas été capable de citer Murray Bookchin, dont elle se revendiquait en 2019 et 2020. Gageons qu’elle ne connaît cet auteur que de nom, et seulement parce qu’en cours de route je lui en ai parlé.
Lors de ce débat elle fut aussi, pour la deuxième fois en quelques jours incapable de définir le concept de « gauche ». La question avait été annoncée à l’avance, la candidate, sans doute trop occupée ailleurs, avait refusé de préparer une réponse.
La vidéo du débat est disponible en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=TYI67bqEUXM

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://blog.philippe-poisse.eu/index.php?trackback/296

Fil des commentaires de ce billet