Comment j’ai fait reculer le chômage à Saint-Jacques

On continue dans l’analyse du rapport 2015 sur le contrat de ville. Mais cette fois ça sera sous un angle « humoristique ».
En effet entre 2011 et 2012 le chômage a baissé dans le quartier Saint-Jacques.
Comme il s’agit d’un fait plutôt remarquable il faut vraiment s’arrêter dessus.

Carte du centre ancien de Perpignan

Variation démographique

Variation démographique du Centre Ancien

Mise à part dans le quartier Saint-Mathieu, la population du centre ancien à augmenter de 2011 à 2012.
Cette augmentation sur l’ensemble du quartier est de 756 personne, soit 5,86 %. Pour Saint-Jacques elle est de 582, soit 9,33 %. L’augmentation de Saint-Jacques représente 76,98 % du total.
Même s’il n’est pas particulièrement pour étendu que les autres quartiers du centre ancien, Saint-Jacques est le plus peuplé. Avec plus de 6000 habitants c’est un quartier très dense.
Pour expliquer cette forte variation démographique, les mauvaises langues diront que le quartier a l’habitude de voir sa population augmenter chaque année électorale, et 2012 était une année de présidentielle.

Variation du taux de chômage

Variation taux du chomage

Dans tous les quartiers du centre ancien le chômage à augmenter entre 2011 et 2012. Sauf à Saint-Jacques où il a baissé de 1,8 points, ce qui est beaucoup, à la vue de la situation de Perpignan et des Pyrénées-Orientales. Par exemple, sur le territoire de l’intercommunalité le chômage avait alors augmenté de 1 point.
La question est donc comment ce miracle a-t-il eu lieu ?
Pour répondre, et en l’absence de données précises (à Perpignan l’open-data n’est pas de mise), il faut donc jeter un œil au taux d’activité.

Variation du taux d’activité

Variation du taux activité des femmesVariation du taux activite des hommes

Pour faire court la population active se définit comme l’ensemble des gens de 15 à 64 qui, soit travaillent, soit cherchent du travail.
Pour faire long, vous pouvez aller lire la page Wikipedia sur le sujet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Population_active#Taux_d.27activit.C3.A9
En passant, jetez un œil sur le tableau de variation de la population active en France depuis 1970, ça vous donnera une petite idée des causes du chômage de masse.

Sur les quartiers de la Real et de Saint-Jean le taux d’activité est relativement stable. Sur Saint-Mathieu il baisse, ce qui est sans doute lié à la baisse de la population (les actifs ayant peut-être déménagés).
À Saint-Jacques le taux d’activité baisse de 7 points pour les hommes et de 1,7 points pour les femmes. Sachant qu’il est déjà très bas au départ, c’est plutôt mauvais signe.
Cette baisse peut facilement s’expliquer par l’augmentation de population. Les nouveaux venus ne sont pas forcément des actifs.

Bidouillons les chiffres

Cliquez ici pour télécharger le fichier contenant les calculs

En l’absence de chiffres précis je vais partir du postulat que les femmes représentent 50 % de la population de Saint-Jacques.
En 2011 il y a donc 1403 hommes actifs et 215 femmes actives. En 2012 c’est 1295 hommes actifs et 177 femmes actives.
À partir de là on mouline les pourcentages, ce qui est un calcul niveau 1er ES.


On obtient donc une diminution du nombre d’actifs de 145 et une diminution du chômage de 150 personnes. C’est deux chiffres sont évidemment très proches. L’écart était de l’ordre de 3 %, c’est-à-dire que la diminution de la population active représente près de 97 % de la diminution du chômage.

Quoi penser ?

La diminution du chômage est dû en grande partie à la baisse de la population active dans le quartier. Un ou deux chantiers d’insertion en 2012 pourraient tout à fait la baisse du chômage de près de 5 personnes.
Le taux de chômage reste alarmant, la population locale reste fortement dépendante des aides sociales. De plus le taux d’activité des femmes est au-delà d’alarmant.
Il est aussi fort probable que sans la baisse du taux d’activité le taux de chômage aurait augmenté.
En l’absence de données précises il est difficile de tirer des conclusions définitives. La seule certitude est que les politiques d’insertion et de développement socio-économiques sur Saint-Jacques sont des échecs.
Mais ça, on le savait déjà.

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