Histoire de tuer le temps, et plutôt que de rester dans la laverie automatique où je lave mon linge, j’ai fait un petit tour dans le quartier Saint-Martin. Je suis donc passé devant l’hôtel Aragon, avenue Gilbert Brutus. Un papier collé sur la porte a attiré mon attention. Un banal avis qui indique que l’entreprise a fait faillite et que l’hôtel est fermé ! Et, tout ça, dans l’indifférence générale.
Connaître ou feindre d’ignorer
Pour bâtir un programme, quelle que soit son orientation politique, il est plutôt judicieux de partir du réel. Mais localement, ce n’est guère dans les mœurs. À gauche, on évite de se confronter au réel. Et de longue date. Aucune liste n’ira voir les associations patronales, ou des associations travaillant sur des sujets qui ne cadrent pas avec la ligne officielle de la liste. Être un « acteur de terrain », vu de la gauche, surtout institutionnelle, signifie « être servile ». À droite, la situation est un peu similaire. Même si en 2026, on peut penser qu’il y aura un peu plus d’ouverture d’esprit. La situation est plutôt rude, et sans renouvellement des pratiques, c’est toute une famille politique qui risque de disparaître. Pour un bon bout de temps ! À l’extrême droite, on utilise l’argent du contribuable pour acheter des études et audits en tout genre, qui ne sont jamais publiés. Ce qui laisse penser qu’ils ne valent pas grand-chose dans le fond. Mais bon, tant que les copains touchent trois sous, qui va se plaindre.
Au final, il faut dire ce qui est, la plupart des listes vont bâtir un discours déconnecté de la réalité. Sans que ça ne dérange grand monde d’ailleurs. La médiocrité ça colle à la peau. Et se desquamer n’est pas très élégant.
Manquer de fond pour toucher le fond
La campagne 2026 sera sans doute insipide, voire, pour certains, imbécile (cf. Perpignan Autrement et ses problèmes d’égos). Si la situation de la ville et de ses habitants n’était pas si catastrophique, on pourrait s’en gausser ou s’en foutre royalement. Mais la situation n’est pas acceptable, et ceux qui ont la prétention, voire l’arrogance, de prétendre à gérer la ville doivent, au minimum, savoir ce qui s’y passe. Et cela nécessite un peu plus de travail que juste du porte à porte, des sondages et des enquêtes d’opinion. La connaissance prend du temps, demande des efforts, et, impose une ouverture d’esprit qui n’est pas si fréquente que ça.
Et l’hôtel dans tout ça ?
Outre que les défaillances d’entreprises et le peu d’informations sur le sujet montrent le besoin d’une presse économique locale, c’est surtout l’occasion de se poser la question de la connaissance et de la compréhension du quotidien de Perpignan dont disposent les différentes listes et leurs candidats. Autant faire une campagne sans parler du fond et en restant sur des sujets superficiels peut permettre de gagner, autant cela donne un très mauvais bilan au bout de deux ou trois mandats. Il serait bon qu’ils s’intéressent à la ville et à ceux qui y vivent.
Mais, sans doute, nos candidats pensent que les Perpignanaises et les Perpignanais aiment vivre dans les vidanges du diable.
Le projet de club de golf à Villeneuve-de-la-Raho continue de faire parler de lui. Cette fois c’est le média indépendant Blast qui lui consacre un podcast.
Il s’agit d’un reportage d’Alexandre Héraud, réalisé par Vincent Decque, avec notamment :
Philippe Poisse, militant écologiste local en Pyrénées-Orientales
Henry Got, hydrogéologue ancien président de l’Université de Perpignan
Nicolas Berjoan, chef de file Les écologistes en Pays Catalan
Joan Nou, coordinateur d’#AGISSONS en Pays Catalan
Laurent Gauze, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Pyrénées-Orientales
Valentine Lescot, porte-parole de la Coalition citoyenne VIURE
Auregane Nivet, porte-parole d’Unitat Catalana, parti politique catalan
Mercredi 9, je me fais virer d’une association pour avoir critiqué publiquement Perpignan Autrement et le Conseil départemental (la « gôche sectaire », comme on dit). Jeudi 10, je vais me remonter le moral en allant à une réunion de droite. Sur le coup, j’ai le choix entre la droite républicaine (100 % Perpignan) et l’extrême droite (Louis Aliot). Louis Aliot lance tout à la fois une campagne nationale, en vue de 2027, et une campagne municipale, en vue de 2026, l’évènement est donc important, donc autant y aller. Ce sera l’occasion d’un premier billet d’une série dédiée aux municipales 2026.
Un peu de contexte
Le 31 mars 2025, Marine Le Pen ainsi que plusieurs cadres du Rassemblement National ont été condamnés dans le cadre de l’affaire dite des assistants parlementaires du RN. Marine Le Pen écope de 4 ans de prison, dont 2 avec sursis, de 100 000 € d’amende et, c’est le point remarquable de cette affaire, de 5 ans d’inéligibilité. Je ne vais pas revenir sur l’analyse de fond de cette décision de justice. Des juristes largement plus compétents que moi ont déjà écrit sur le sujet, et la décision faisant 154 pages, je n’ai pas envie d’entrer dans les détails. Je reviendrais juste sur la façon dont Louis Aliot présente la décision un peu plus tard.
Cette décision de justice empêcherait Marine Le Pen d’être candidate en 2027 à l’élection présidentielle. Or, il est fort probable qu’elle soit au second tour, et ses chances de l’emporter sont réelles. Le RN, parti dans lequel les personnes semblent plus importantes que le programme, ne peut se permettre de perdre son leader si près d’une échéance aussi fondamentale. Une campagne pour dénoncer cette décision de justice est donc lancée. Elle préfigure la campagne présidentielle que mènera le RN.
Louis Aliot, lui aussi condamné à 18 mois de prison dont 6 mois ferme sous bracelet électronique, 8 000 € d’amende et 3 ans d’inéligibilité, joue aussi son avenir, tant à la mairie de Perpignan, gagnée en 2020, qu’au Conseil départemental, qu’il a intégré en 2022. En cas de confirmation de son inéligibilité, il ne pourra récupérer son poste de maire qu’en 2032, dans le meilleur cas. Pour le département ce pourrait être en 2033.
Le RN, et ses responsables, se retrouvent dans une situation qu’ils ne semblent pas avoir anticipé et sont contraints de prendre des postures agressives pour occuper le terrain. La stratégie de communication va tourner autour du thème de la victimisation (le système cherche à détruire le RN coûte que coûte). Ce discours devant être largement relayé, des manifestations et des réunions publiques doivent être organisées.
On en arrive donc au meeting de Perpignan, du 10 avril 2025.
Déroulé
D’après le site ouillade.eu le meeting aurait réuni 500 personnes. D’après François Dussaubat, qui se trouvait près de la place où j’étais, ce serait plutôt 700 personnes. Pour un événement organisé en quelques jours, le score est honorable. On comparera au 200 manifestants, d’après l’Indépendant, réunis à l’appel des syndicats et des organisations de gauche pour dénoncer les attaques du RN contre la Justice. Clairement, à Perpignan, la gauche n’a pas d’espoir à avoir à court terme. On récolte ce que l’on sème, dira-t-on.
Le Palais des Congrès à moitié vide
Petit point sur la scénographie : c’est fade et ça ne vole pas haut. Certes, les partis politiques ne sont pas connus pour leur originalité. Certes, le public était plutôt âgé. Certes, tout a été organisé dans l’urgence. Mais un petit effort de temps en temps ça serait sympa. Surtout pour les gens qui vont devoir se taper plusieurs dizaines de réunions, meetings et rencontres histoire de chroniquer la campagne 2026.
Hors-d’œuvre
Marcel n’étant pas disponible, pour chauffer la salle quatre conseillers municipaux se sont relayés.
Rappelant que la politique est une guerre de tous les instants, Frédéric Gourier a lancé la soirée en traitant l’angle local. Outre un éloge du patron, qui a rétabli la vérité sur l’histoire de l’Algérie (rien que ça) et qui fait rayonner Perpignan à l’international (notamment au Tchad), les attaques contre l’opposition municipale (comprendre contre Bruno Nougayrède) ont été nombreuses. Un bon point tout de même pour avoir noté que le « repli sur soi » est un « mal profond » dans les Pyrénées-Orientales. Puis Xavier Baudry a attaqué la politique régionale. Carole Delga et la fusion des régions voulue par François Hollande dans le viseur, son œuvre au sein du Conseil régional a été mise en avant. Ce fut donc plutôt court comme intervention. Saluant en Louis Aliot, qui incarne tout à la fois l’espoir et l’enracinement, il a fini sur une note optimiste, ou supposée telle, en affirmant que rien n’arrête un peuple en marche. C’est dire s’il y croit ! Avec un peu plus de hauteur, Sophie Blanc a traité le national. Elle a donc attaqué la presse, affirmant que le « baromètre c’est les gens » et non l’opposition ou les médias. Puis elle a cogné sur les députés et les ministres, parlant, sans grande surprise ou imagination d’ailleurs, de décalage entre ces gens et le monde réel. Pour conclure, elle a critiqué, sans les nommer expressément, « l’équipe de corrompus » qui saccage le pays depuis 30 ans avec l’aide du bloc central. Et enfin, André Bonet a,…, fait du André Bonet. Désolé, mais arrivé à un certain niveau de médiocrité, moi, je sais plus quoi dire.
On notera, parce qu’on a l’esprit mal tourné, que les trois premiers orateurs ont annoncé plusieurs chiffres, notamment sur le taux de satisfaction des habitants de Perpignan, en étant très cohérents entre-eux. Avec André Bonet ce ne fut pas le cas. Ce mec est hors concours !
Le patron monte sur scène
Loulou, c’est pas vraiment une rock star. Il nous fait donc une entrée de vedette des années 70, sur le retour. La sortie sera du même acabit.
Pendant une heure, en rappelant à plusieurs reprises qu’il ne voulait pas y passer la soirée (peut-être parce que l’Olympique lyonnais jouait en ligue Europa ce soir-là ?), monsieur le maire a martelé les éléments de langage qui constituent la défense du RN : complot fomenté par des juges de gauche, absence d’enrichissement personnel, travail par essence politique des attachés parlementaires. Après cette petite heure, les militants et les sympathisants sauront exactement quoi dire face aux opposants et au petit peuple. L’évangile doit être porté. Il sera porté.
Le discours est correctement structuré. D’abord, Louis Aliot attaque sur l’instabilité du monde moderne (merci Trump et Poutine). Instabilité face à laquelle il faut défendre les intérêts de la France. Évidemment ses intérêts ont été mis à mal par la construction européenne, la gauche qui a trahi le peuple (« les sans dents » ça vous parle ?), et une droite qui n’a pas « remis les pendules à l’heure ». La tripartition de la vie politique est bien mise en avant. L’analyse est lucide, c’est elle qui empêche l’arrivée au pouvoir du RN. Les attaques contre les membres de la Macronie qui ont appelé à voter NFP ou qui ont eu le soutien du NFP en 2024 pleuvent.
Message de Marine Le Pen
De fil en aiguille, en s’appuyant sur une vidéo de Marine Le Pen et une autre de Jordan Bardella, la logique se dessine parfaitement. La France est menacée, notamment dans le cadre d’une guerre économique mondiale, tous les partis ont trahi d’une manière ou d’une autre, le dernier et seul rempart est le RN. Le système s’est donc défendu en cherchant à empêcher Marine Le Pen d’accéder au pouvoir en 2027. Après le procès en appel les leaders du RN nous parleront peut-être de l’État Profond.
Pour finir, Louis Aliot rentre un peu dans les détails de la défense du RN. Les attachés parlementaires sont là pour effectuer un travail politique, les pratiques qui sont reprochées au RN sont donc somme toute la norme. De nombreux juristes ne comprennent pas la décision (il ne citera que Pierre Avril). Un extrait d’interview de François Bayrou viendra clôturer cette séquence.
La touche finale consistera à rappeler que l’objectif reste la victoire en 2027, sans quoi la France ne s’en sortira pas dans ce « monde de prédateurs ».
Analyse
Deux éléments m’ont marqué dans ce discours. D’abord le refus d’avancer des arguments juridiques, ce qui, me semble-t-il, devrait être le cas lorsque l’on analyse une décision de justice. Ensuite un vocabulaire et des références qui laissent penser que l’envie de faire société, tant à l’échelle locale que nationale ou internationale, n existe pas au sein du RN.
Loi de Brandolini en guise de programme
La loi de Brandolini stipule qu’il existe une asymétrie entre la quantité d’énergie nécessaire pour affirmer une chose fausse et celle nécessaire pour prouver que cette affirmation est fausse. Déclarer que la décision du 31 mars 2025 relève du procès politique ne prend que quelques instants. Lire les 154 pages de la décision prend une ou deux heures. Comprendre la décision nécessite une formation en Droit de plusieurs années. À aucun moment les responsables du RN n’ont précisé que l’exécution provisoire de la peine d’inéligibilité est liée à un « risque de récidive ». Ils préfèrent s’offusquer de la critique de la défense des avocats de Marine Le Pen qu’a émis la cour dans ses motifs. Louis Aliot n’a pas cherché à informer ses partisans. Il a juste cherché à propager des informations totalement fausses, en sachant que celles-ci tourneront pendant plusieurs semaines et serviront à renforcer la cohésion de son camp. Le procès est politique ! Les élus, les militants et les sympathisants n’ont pas besoin d’en savoir plus.
Dans le cadre d’une affaire judiciaire au final sans grande importance, Marine Le Pen reste la patronne du parti et sera candidate en 2032 dans le pire des cas (avec sans doute de bien meilleures chances de succès après 5 ans supplémentaires d’extrême centre), c’est finalement peu important et sans trop d’incidence. Le vrai problème est que cette méthode est utilisée pour tous les sujets importants, par la plupart des partis d’ailleurs. Un débat de fond devient donc impossible. Ce qui nuit gravement à la démocratie, que Louis Aliot prétend vouloir défendre.
L’incapacité à faire société mise en avant
Les mots ont un sens et les champs lexicaux aussi. Louis Aliot a choisi un registre anxiogène. D’emblée il parle d’instabilité mondiale et de guerre économique. Pour critiquer la gauche il emploie le mot « collaboration ». Outre la référence au pétainisme et à la déportation des juifs, cela lui permet de définir des camps dans la guerre à venir. Plus subtil, lorsqu’il s’émeut de « la possible disparition de la France que nous avons connue », il bafouille lorsqu’il affirme que les Français et les étrangers vivants en France ont à y perdre. Il lui faudra trois tentatives pour finalement dire « l’ensemble des populations qui vivent en France ». Immigrés et étrangers semblent des mots tabous. La situation actuelle est décrite comme « une dictature qui ne dit pas son nom ». Le monde est rempli de prédateurs qui empêchent la France et l’Europe d’être libre. Et lorsque Louis Aliot a besoin de convoquer une référence intellectuelle, il cite Joseph de Maistre, en précisant bien qu’il s’agit d’un contre-révolutionnaire :
« Toute nation a le gouvernement qu’elle mérite. De longues réflexions, et une longue expérience payée bien cher, m’ont convaincu de cette vérité comme d’une proposition de mathématiques. »
En clair, si les Français ont un « agité » à l’Élysée, c’est parce qu’ils sont stupides. Certes la presse n’aide pas. Même les Français sont des veaux.
Louis Aliot, l’air de rien, se permet même de la liste des méthodes pour « éradiquer les adversaires », en commençant par le « coup de fusil ». S’il corrige le tir rapidement, sentant sans doute que sa blague est de mauvais goût, en expliquant que les responsables du RN sont sous protection policière, il oublie de préciser que la juge qui a condamné Marine Le Pen est aussi menacée de mort et sous protection policière.
À aucun moment, Louis Aliot ne semble chercher à apaiser le débat. L’envie du combat est trop forte. La violence, verbale ou physique, évacue par essence le débat, qui est le contraire étymologiquement et historiquement du combat. Louis Aliot pense fédérer son camp dans la peur de l’autre et emploie un vocabulaire anxiogène qui pourrait sombrer dans le bellicisme facilement.
Clairement, il ne cherche pas à faire société. Il ne cherche pas à unir. Ce qui est finalement ce que l’on peut attendre d’un homme clairement d’extrême droite.
Conclusion
Le meeting a été peu couvert par la presse locale. C’est un lancement de campagne sans trop d’envergure ou d’ambition. S’il n’est pas un échec comme le rassemblement de Paris le dimanche 6 avril, ce n’est pas non plus un franc succès. Louis Aliot a rassemblé ses fidèles, sans plus. Il se contente de montrer qu’il est l’homme fort à Perpignan. Mais dans une ville désertée par la gauche de longue date et où la droite est en cours d’effondrement, ce n’est pas non plus une sacrée démonstration.
La campagne est officiellement lancée. Elle sera insipide.
Nouvelle année, nouveau bilan lecture. Et comme j’ai la flemme d’écrire des trucs sérieux, autant rédiger un petit truc léger, et, potentiellement, utile pour les autres. Donc, voici mon bilan lecture 2024.
Bilan global
Niveau lecture, l’année 2024 a plutôt été une petite année. 23 livres lus, pas plus. Je n’ai eu ni vraiment le temps ni vraiment l’envie. Donc j’ai lu deux fois moins de livres qu’en 2023 ou 2022.
Au niveau livres « sérieux », à part « les algorithmes font-ils la loi ? » d’Aurélie Jean et un court recueil de Georges Orwell, je n’ai strictement rien lu. En 2024 je me suis plutôt porté sur des articles et des revues. Les essais et les études attendent bien gentiment dans une de mes piles. Pour le reste, c’est principalement de la fantasy et de la SF. Comme d’hab’, quoi.
Aimés pas aimés
Au niveau de mes lectures préférées, on mettra en avant deux livres. Tout d’abord « Le merle » d’Arthur Keelt. Ça se lit très bien, le style est bon, et l’histoire, au-delà de l’aspect humoristique, est plus complexe qu’elle n’en a l’air. Le livre reste à la maison, sous scellés, et ne sera rendu à son propriétaire que lorsqu’il se sera publiquement excusé ! Ensuite, parlons « Des meurtres qui font du bien » de Karsten Dusse. Un polar plein d’humour, où meurtres et méditation de pleine conscience se mélangent allégrement, pour le bon plaisir du lecteur. Le livre parfait pour ceux qui veulent passer de bonnes soirées au coin du feu.
Niveau déception, je mettrais aussi deux livres en avant. En premier « Angel heart » de William Hjortsberg. Le film du même nom avec Mickey Rooke et Robert de Niro est tiré de ce livre. Et, malheureusement, le livre est en dessous du film. L’aspect vaudou n’est pas assez mis en avant, et l’intrigue est trop linéaire. La fin m’a plutôt déçu. Seule qualité, ça se lit vite et ça passe le temps.
Pour finir, parlons de « cot, cot, cot, coït » Du Même Auteur. Un livre, plus ou moins, érotique à tendance métaphorique. C’est plutôt pénible, le tout étant très décousu. Au final, la meilleure partie du livre, c’est la quatrième de couv’.
Séries en tout genre
En début d’années j’ai terminé la série « The Witcher » d’Andrezej Sapkowsi. J’ai beaucoup aimé et j’attends la traduction du dernier volume, sorti en Pologne en 2024. Par contre la série Netflix, c’est « nie ! »
J’ai lu aussi le deuxième tome de la série « le tombeau scellé » de Tamsyn Muir. « Harrow la Neuvième » est un bon mélange de science-fiction et d’heroic fantasy. Humour, rebondissements, actions sont au programme de cet épais volume. Les interactions entre Gideon, héroïne du premier tome, et Harrow permettent un style d’écriture intéressant et un peu décalé. À conseiller à tous ceux qui aiment le mélange des genre.
J’ai aussi commencé 4 séries en 2024. D’abord une série arthurienne de Jean-Louis Fetjaine, avec « le crépuscule des elfes ». J’ai trouvé ce livre plutôt ennuyeux. Je ne pense pas continué la série.
Dans le même registre j’ai commencé « les annales de la compagnie noire » de Glen Cook, avec le premier tome sobrement intitulé « la compagnie noire ». Je connaissais déjà Glen Cook grâce à la série « Garret, détective privé », une série de romans policiers humoristiques se passant dans un univers d’heroic fantasy. « La compagnie noire » est un excellent livre de dark fantasy. Là, c’est sûr que je vais continuer cette lecture.
Histoire de rattraper mon retard culturel, j’ai aussi lu « le cahier gris », premier livre de la série « les Thibault » de Roger Martin du Gard. Il s’agit d’un classique de la littérature française du début du XXe siècle. Les 7 tomes stabilisent aussi très bien une de mes piles de livres, donc autant en profiter.
Pour finir, et principalement par curiosité, j’ai lu les 3 premiers tomes de la série « Harry Potter » de J.K. Rowling. Alors oui, c’est des livres pour enfants, et à l’époque où ils sont sortis je lisais surtout du Lovecraft, du Stephen King et du Philip K. Dick, comme c’est logique que je sois passé à côté. Mais c’est bien écrit, peut-être un peu trop dense, surtout pour les jeunes lecteurs. Et c’est, du moins pour les trois premiers tomes, plus intéressant que les films. Je vais donc continuer la série de livres et j’attends la série télé.
Voilà pour le bilan 2024. on se revoit dans un an pour le bilan 2025. En attendant, bonne lecture à tous !
Le lundi 2 décembre 2024, la mairie de Perpignan organisait la pose de la première pierre du projet de reconstruction de l’Îlot Puig, en plein cœur de Saint-Jacques. Cette cérémonie fut l’occasion pour Hermeline Malherbe et Agnès Langevine de s’humilier publiquement, à juste un an du lancement de la campagne des municipales 2026.
Petit rappel sur la situation du quartier Saint-Jacques
Commençons d’abord par un petit point sur le NPNRU dans le quartier Saint-Jacques.
Reconstruction de l’Îlot Puig
L’Îlot Puig est le symbole de la lutte qui caractérise le NPNRU à Perpignan. La municipale veut le démolir depuis de nombreuses années. L’équipe de Jean-Marc Pujol avait envoyé les bulldozers en 2018, et, avait évité de peu des émeutes urbaines. La situation dans le quartier était extrêmement tendue, notamment du fait de l’agressivité d’Olivier Amiel à l’égard de tous ceux qui ne partageaient sa vision des choses.
En 2021, l’îlot a fini par être rasé. Un projet de reconstruction n’a été présenté qu’en 2023. Les travaux ont donc commencé fin 2024.
La livraison en 2026 de 36 logements marquera la fin de vingt ans de conflits.
La DUP de la rue LLucia
Le sort de l’Îlot Puig réglé, la municipalité a donc décidé d’ouvrir un nouveau front. Faute d’argent, la municipalité a réduit la zone d’intervention du NPNRU. Ce sont principalement les îlots qui bordent la rue Llucia qui sont donc concernés. Un premier bloc a déjà été démoli en 2022. D’autres îlots devraient connaître le même sort. Les propriétaires et les habitants s’opposent à ce projet et notamment à la déclaration d’utilité publique (DUP), qui doit permettre ce projet de renouvellement urbain. On notera, que depuis plus de deux ans, les réunions sur le sujet ont plutôt été tendues.
Voilà pour le rappel de la situation. Maintenant passons à la pose de la première pierre.
Ignorance et incompétence
Un discours ça se prépare. On vient avec son papier, écrit par un conseiller qui connaît le dossier, on le lit proprement. Et, l’affaire est dans le sac. C’est un peu le minimum syndical. Ça fait sérieux, à défaut d’être réellement sérieux. Visuellement, un minimum d’effort et de travail c’est toujours bon. Sauf quand on est le PS (et Place Publique).
À l’inverse de tous les autres intervenants, notamment le maire de Perpignan et le préfet des Pyrénées-Orientales, Hermeline Malherbe et Agnès Langevine se sont pointées les mains dans les poches. Saint-Jacques, ce n’est pas leur problème. Le Conseil départemental refuse malgré les demandes répétées de la préfecture, de cofinancer des postes d’éducateurs de rue. Le RN, lui, a payé ! Oui, le PS est antisocial. À minima ! Malherbe ne peut donc parler que de problèmes fiscaux et financiers. La situation nationale, c’est intéressant ; Perpignan, on s’en fout.
Agnès Langevine, qui prétend à être la tête de liste de l’union de la gauche en 2026, montre encore plus son ignorance de la situation de Saint-Jacques. Elle découvre la DUP de la rue Llucia en direct. Elle n’a même pas été foutue de passer des coups de fil aux membres du collectif pour la défense de Saint-Jacques. La Région est partenaire du Contrat de Ville et cofinance le NPNRU. Mais Agnès Langevine refuse de suivre les dossiers. À croire qu’elle dort lors des Copils du Contrat de Ville. Il est fort probable qu’elle ne s’intéressera aux dossiers perpignanais qu’une fois investie tête de liste. La bêtise à l’état pur !
Municipale 2026
Sur la période 2014-2026 le NPNRU à Saint-Jacques ça serait 130 millions d’euros, plus ou moins, investis. L’opacité financière est totale. Le bilan est mauvais, Louis Aliot ayant fait l’erreur de ne pas tout remettre à plat en 2020. Ce sera peut-être le cas pour le NPNRU 2, sans doute en 2030. Sur les aspects économiques et sociaux, les résultats sont mauvais. Mais comme la mairie, la communauté urbaine, le Conseil départemental, la Région et l’État sont partenaires, tout le monde se tait. Rappelons que le Contrat de Ville concerne neuf quartiers (les QPV), qui rassemblent plus de 30 % de la population de la ville. C’est l’un des 4 ou 5 sujets principaux de la gouvernance de Perpignan. Et ce sujet est totalement absent des discours politiques ! Surtout à gauche !
À Perpignan près du tiers des plus de 18 ans n’est pas inscrit sur les listes électorales. Sur les 2/3 d’inscrits près de la moitié ne vote plus, surtout aux municipales. Au final, seulement le tiers de la population vote. Si les candidats ne sont pas capables de s’intéresser au réel, c’est-à-dire aux problèmes des Perpignanais, la situation ne devrait pas s’améliorer.
Mais peut-être que tout le monde, dans le milieu politique, préfère le statut quo. Ça nécessite beaucoup de travail, faut dire.
Là où est la lumière se trouve les ténèbres. Chacun a une part d’ombre. Y compris les « héros locaux ». Émile Mustacchi n’y échappe donc pas. Et c’est pas forcément jojo.
Curatelle renforcée et problèmes d’argent
Depuis janvier 2024, et suite à une décision du juge des tutelles, Émile Mustacchi est sous curatelle renforcée. L’affaire n’est pas secrète, Nicolas Caudeville ayant sorti un article et une vidéo sur le sujet. L’article en question a d’ailleurs valu une plainte en diffamation à Nicolas Caudeville. Celui-ci a accusé Iloah Neige d’avoir contraint Émile Mustacchi à « signer » les papiers le mettant sous tutelle. Nicolas Caudeville, incapable de maîtriser ses émotions, n’avait cherché qu’à nuire et à se venger. En effet, il avait espéré qu’Iloah Neige l’aide à se faire inviter à des partouzes. Or, personne de sensé n’inviterait Nicolas Caudeville à une partouze, ne serait-ce que pour filmer. Vous voyez le problème.
La curatelle renforcée a été mise en place à la demande d’Émile Mustacchi, à l’automne 2023. Celui-ci avait demandé une aide financière à un « ami » galeriste, qui s’était tout simplement contenté de lui « voler » deux dessins. Le DAC 66, qui suit Émile Mustacchi pour des problèmes de santé, principalement dus à l’alcool, a lancé la démarche. Suite à une expertise médicale, fin 2023, le juge des tutelles a donc décidé de la mesure de protection. Cette protection concerne notamment ses œuvres et les droits y afférents.
Émile Mustacchi étant un « grand enfant », et, comme la plupart des artistes, il a du mal avec l’argent. Il est donc tout le temps fauché. Pendant longtemps il s’en sortait en vendant des dessins, mais à 80 ans il n’arrive plus à dessiner et n’a plus beaucoup de stock. La curatrice a donc décidé d’un plafond de ressources hebdomadaires relativement bas, 60 €, histoire de remettre les comptes à l’équilibre. Évidemment 60 € ça ne suffit pas pour financer le penchant d’Émile pour l’alcool. Celui-ci s’est donc plaint et le montant est passé à 100 €. Ce qui est toujours trop peu pour une personne qui ne sait pas gérer son argent et dont les comptes sont bloqués sur décision de justice.
C’est là que déboulent les « amis » toxiques d’Émile Mustacchi, et Roussillon Magazine.
Une exposition, un repas à 45 € et un torchon à 10 €
Émile Mustacchi a beaucoup d’amis, ou du moins un paquet de gens déclarent l’être. Dans le lot on trouve d’anciens élus, des notables sans envergures, et, un sacré paquet de traîne-patins. Tous ces braves gens, vu que c’est comme ça qu’ils se perçoivent, n’ont jamais été d’une grande utilité. Malgré leurs réseaux et leurs influences, aucun n’avait été foutu de mettre sur pied une véritable exposition en son honneur. En 2023, grâce au soutien de la mairie de Perpignan, et avec un gros volume de travail fourni par Iloah Neige, une exposition a donc eu lieu à l’Hôtel Pams. Elle fut un grand succès.
On notera que lorsqu’il a fallu ramener Émile Mustacchi après le vernissage, aucun de ces amis n’était là. Nous étions trois, Iloah Neige, un de ses amis à elle, et moi, pour le ramener jusque chez lui. Notons aussi, que de temps en temps, c’est la police municipale qui le ramène à la maison, après l’avoir ramassé dans la rue. Il a tendance à tomber, du fait d’un mélange de fatigue, d’alcool, et de grand âge. La vieillesse est un naufrage !
En complément de l’exposition, un projet de livre était en cours. Iloah Neige avait commencé un travail d’entretiens sur la vie d’Émile Mustacchi. Le projet s’est vite arrêté suite à des menaces de la part de membres de l’entourage d’Émile Mustacchi. En effet, ceux-ci voulaient toucher de l’argent avant même que le livre ne sortent et parlaient de procès. L’ambiance n’était pas propice à la réalisation du livre. Le projet s’arrêta donc. Notons aussi, que ces personnes sont celles qui ont « géré » la vente des bouteilles de vin avec des étiquettes dessinées par Émile Mustacchi en 2023. Cette vente ne lui a quasiment rien rapporté financièrement, et on peut se poser des questions sur le cadre légal de l’opération.
Le coup de pub que fut l’exposition permit à Roussillon Magazine de découvrir l’existence d’Émile Mustacchi. La découverte fut réciproque. Parce qu’il faut se le dire en face, la notoriété de ce magazine est très faible. Sorti de quelques réseaux d’entreprises, personne ne les connaît. Clairement on n’est pas face à des professionnels de la com’ : ils n’ont même pas de site Web ! Pas de site Web en 2024 ! Non mais allô quoi ! En février 2024, Émile Mustacchi est donc invité à une soirée, moyennement un ticket d’entrée à 45 €, durant laquelle lui est décerné un « Roussillon d’Or », dans la catégorie, particulièrement large, donc sans intérêt, « Associations sport et culture ». Au total 22 personnes ont reçu ce prix durant cette cérémonie. Alain Ferrand, qui n’était pas, curieusement, en prison ce soir-là, a aussi reçu un prix. Toujours dans le « on touche le fond », on notera que dans le numéro 9, été-automne 2024, page 8, de Roussillon Magazine consacre une demi-page à un événement organisé par l’association Femmes internationales murs brisés (FIMB). Association qui a fait l’objet de plusieurs signalements par la Miviludes et est considérée comme une secte. L’enseignement catholique, que FIMB a tenté de pénétrer, a même été mis en garde en 2016 par l’évêque en charge de la lutte contre les dérives sectaires.
Bref, chez Roussillon Magazine on aime bien les repris de justice et les dérives sectaires. Par contre la qualité et le travail bien fait, un peu moins. Le livre sur Émile Mustacchi en est une parfaite illustration. Car, lorsque l’on facture des repas pour 400 personnes à 45 €, soit un chiffre d’affaires de 18 000 €, on doit être capable de payer un infographiste connaissant un tant soit peu le monde de l’édition. Reconnaissons ce qui est, le livre est un « torchon ».
Un petit mot sur le livre
Pas la peine de s’étendre sur le sujet, il s’agit d’un travail bâclé. C’est fait à la va-vite, sans réflexion sur le contenu ni sur le contenant. On passera sur la qualité du papier, qui n’est clairement pas adapté à ce type de livre, et de la couverture, sans intérêt. On passera aussi sur la typo, qui n’est clairement pas adaptée non plus. On passera sur les fautes d’orthographe, notamment en 4e de couv’. On passera aussi sur cet amour immodéré des « … », beaucoup trop présents et inutiles.
Les dessins ne sont pas mis en valeur. Les textes sont mal présentés et insipides. Aucun effort ne semble avoir été fait. Aucune « culture du livre » n’apparaît dans ce fascicule.
Un étudiant en première année de BTS Communication aurait fait mieux !
Il s’agit d’un livre réalisé par des Philistins n’ayant aucune compréhension de ce qu’est un livre sur l’art !
Amazon et curatelle renforcée
Mais revenons au point qui fâche, voulez-vous.
Émile Mustacchi n’a donc plus le contrôle de son compte en banque. Il doit passer par sa curatrice s’il veut un peu plus que les 100 € hebdomadaires qui lui sont alloués. Ses « amis » toxiques l’auraient aidé à ouvrir un compte Nickel, sans passer par la curatrice. Ce n’est pas très légal, mais vous savez à quoi on les reconnaît, n’est-ce pas ? L’ennui c’est que l’argent ne va pas sur ce compte. La pension retraite est versée sur le compte géré par la curatrice.
Il faut donc trouver un moyen de contourner la curatelle renforcée. Il faut aussi trouver un moyen de gagner un peu d’argent. Un livre, à pas cher, publié sur Amazon, est donc une bonne idée. Surtout pour des gens qui ne donnent pas l’impression de briller par leur intelligence.
La combine est simple. Roussillon Magazine torche le bouzin en deux mois, le met en ligne sur Amazon, et l’argent n’est pas versé sur un compte géré par la curatrice. C’est simple, mais illégal. Contacté pour savoir si les règles de la curatelle renforcée ont bien été respectées, Roussillon Magazine n’a pas daigné répondre.
Renseignements pris, à la date du 1er octobre 2024, date de mise en ligne du livre sur Amazon, les travailleurs sociaux suivant Émile Mustacchi n’étaient au courant de rien. Un signalement a la Justice a donc été réalisé.
Que penser ?
Émile Mustacchi est un « grand enfant » perdu dans un monde d’adultes. Mais beaucoup de ces adultes ne brillent ni par leur intelligence ni par leur capacité à l’aider. Il a fallu des gens extérieurs à son cercle « d’amis » pour réaliser l’exposition de 2023. Lorsque ces « amis » s’essayaient à l’édition de livre, le résultat est tellement mauvais qu’aucun libraire n’accepterait de le mettre en rayon.
Avec des amis comme ça, pas besoin d’ennemi !
Alors, ce livre est-il conçu pour contourner la curatelle renforcée ? Ou bien n’est-il que l’œuvre de gens incompétents, trop sûr d’eux et aimant se vautrer dans la médiocrité ? Rien ne permet d’affirmer que la première hypothèse soit vraie. Pour la deuxième, il existe beaucoup moins de doutes. Le cas échéant, ce sera à la Justice de trancher.
Post-scriptum
Pour ceux qui se demanderaient « mais de quoi il se mêle ce type ?! », je répondrais, au-delà de la sympathie que j’ai pour Émile, l’homme et l’artiste, qu’il m’est arrivé une fois de ramasser en pleine rue, comme l’ami Johannes : « in a cold, empty, indifferent universe, such as ours, the greatest act of defiance and rebellion is to give a fuck ! »
Alors, sortez de votre paraître imbécile, de votre moraline périmée de longue date, et souciez-vous des gens. Mais souciez-vous-en vraiment !