Histoire de tuer le temps, et plutôt que de rester dans la laverie automatique où je lave mon linge, j’ai fait un petit tour dans le quartier Saint-Martin. Je suis donc passé devant l’hôtel Aragon, avenue Gilbert Brutus. Un papier collé sur la porte a attiré mon attention.
Un banal avis qui indique que l’entreprise a fait faillite et que l’hôtel est fermé !
Et, tout ça, dans l’indifférence générale.
Connaître ou feindre d’ignorer
Pour bâtir un programme, quelle que soit son orientation politique, il est plutôt judicieux de partir du réel. Mais localement, ce n’est guère dans les mœurs.
À gauche, on évite de se confronter au réel. Et de longue date. Aucune liste n’ira voir les associations patronales, ou des associations travaillant sur des sujets qui ne cadrent pas avec la ligne officielle de la liste. Être un « acteur de terrain », vu de la gauche, surtout institutionnelle, signifie « être servile ».
À droite, la situation est un peu similaire. Même si en 2026, on peut penser qu’il y aura un peu plus d’ouverture d’esprit. La situation est plutôt rude, et sans renouvellement des pratiques, c’est toute une famille politique qui risque de disparaître. Pour un bon bout de temps !
À l’extrême droite, on utilise l’argent du contribuable pour acheter des études et audits en tout genre, qui ne sont jamais publiés. Ce qui laisse penser qu’ils ne valent pas grand-chose dans le fond. Mais bon, tant que les copains touchent trois sous, qui va se plaindre.
Au final, il faut dire ce qui est, la plupart des listes vont bâtir un discours déconnecté de la réalité. Sans que ça ne dérange grand monde d’ailleurs.
La médiocrité ça colle à la peau. Et se desquamer n’est pas très élégant.
Manquer de fond pour toucher le fond
La campagne 2026 sera sans doute insipide, voire, pour certains, imbécile (cf. Perpignan Autrement et ses problèmes d’égos). Si la situation de la ville et de ses habitants n’était pas si catastrophique, on pourrait s’en gausser ou s’en foutre royalement.
Mais la situation n’est pas acceptable, et ceux qui ont la prétention, voire l’arrogance, de prétendre à gérer la ville doivent, au minimum, savoir ce qui s’y passe. Et cela nécessite un peu plus de travail que juste du porte à porte, des sondages et des enquêtes d’opinion.
La connaissance prend du temps, demande des efforts, et, impose une ouverture d’esprit qui n’est pas si fréquente que ça.
Et l’hôtel dans tout ça ?

Outre que les défaillances d’entreprises et le peu d’informations sur le sujet montrent le besoin d’une presse économique locale, c’est surtout l’occasion de se poser la question de la connaissance et de la compréhension du quotidien de Perpignan dont disposent les différentes listes et leurs candidats.
Autant faire une campagne sans parler du fond et en restant sur des sujets superficiels peut permettre de gagner, autant cela donne un très mauvais bilan au bout de deux ou trois mandats. Il serait bon qu’ils s’intéressent à la ville et à ceux qui y vivent.
Mais, sans doute, nos candidats pensent que les Perpignanaises et les Perpignanais aiment vivre dans les vidanges du diable.
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