Le lundi 2 décembre 2024, la mairie de Perpignan organisait la pose de la première pierre du projet de reconstruction de l’Îlot Puig, en plein cœur de Saint-Jacques.
Cette cérémonie fut l’occasion pour Hermeline Malherbe et Agnès Langevine de s’humilier publiquement, à juste un an du lancement de la campagne des municipales 2026.
Petit rappel sur la situation du quartier Saint-Jacques
Commençons d’abord par un petit point sur le NPNRU dans le quartier Saint-Jacques.
Reconstruction de l’Îlot Puig
L’Îlot Puig est le symbole de la lutte qui caractérise le NPNRU à Perpignan. La municipale veut le démolir depuis de nombreuses années. L’équipe de Jean-Marc Pujol avait envoyé les bulldozers en 2018, et, avait évité de peu des émeutes urbaines. La situation dans le quartier était extrêmement tendue, notamment du fait de l’agressivité d’Olivier Amiel à l’égard de tous ceux qui ne partageaient sa vision des choses.
En 2021, l’îlot a fini par être rasé. Un projet de reconstruction n’a été présenté qu’en 2023. Les travaux ont donc commencé fin 2024.
La livraison en 2026 de 36 logements marquera la fin de vingt ans de conflits.
La DUP de la rue LLucia
Le sort de l’Îlot Puig réglé, la municipalité a donc décidé d’ouvrir un nouveau front.
Faute d’argent, la municipalité a réduit la zone d’intervention du NPNRU. Ce sont principalement les îlots qui bordent la rue Llucia qui sont donc concernés. Un premier bloc a déjà été démoli en 2022. D’autres îlots devraient connaître le même sort.
Les propriétaires et les habitants s’opposent à ce projet et notamment à la déclaration d’utilité publique (DUP), qui doit permettre ce projet de renouvellement urbain.
On notera, que depuis plus de deux ans, les réunions sur le sujet ont plutôt été tendues.
Voilà pour le rappel de la situation. Maintenant passons à la pose de la première pierre.
Ignorance et incompétence
Un discours ça se prépare. On vient avec son papier, écrit par un conseiller qui connaît le dossier, on le lit proprement. Et, l’affaire est dans le sac. C’est un peu le minimum syndical. Ça fait sérieux, à défaut d’être réellement sérieux.
Visuellement, un minimum d’effort et de travail c’est toujours bon.
Sauf quand on est le PS (et Place Publique).
À l’inverse de tous les autres intervenants, notamment le maire de Perpignan et le préfet des Pyrénées-Orientales, Hermeline Malherbe et Agnès Langevine se sont pointées les mains dans les poches.
Saint-Jacques, ce n’est pas leur problème. Le Conseil départemental refuse malgré les demandes répétées de la préfecture, de cofinancer des postes d’éducateurs de rue. Le RN, lui, a payé !
Oui, le PS est antisocial. À minima !
Malherbe ne peut donc parler que de problèmes fiscaux et financiers. La situation nationale, c’est intéressant ; Perpignan, on s’en fout.
Agnès Langevine, qui prétend à être la tête de liste de l’union de la gauche en 2026, montre encore plus son ignorance de la situation de Saint-Jacques. Elle découvre la DUP de la rue Llucia en direct. Elle n’a même pas été foutue de passer des coups de fil aux membres du collectif pour la défense de Saint-Jacques. La Région est partenaire du Contrat de Ville et cofinance le NPNRU. Mais Agnès Langevine refuse de suivre les dossiers. À croire qu’elle dort lors des Copils du Contrat de Ville.
Il est fort probable qu’elle ne s’intéressera aux dossiers perpignanais qu’une fois investie tête de liste. La bêtise à l’état pur !
Municipale 2026
Sur la période 2014-2026 le NPNRU à Saint-Jacques ça serait 130 millions d’euros, plus ou moins, investis. L’opacité financière est totale. Le bilan est mauvais, Louis Aliot ayant fait l’erreur de ne pas tout remettre à plat en 2020. Ce sera peut-être le cas pour le NPNRU 2, sans doute en 2030.
Sur les aspects économiques et sociaux, les résultats sont mauvais. Mais comme la mairie, la communauté urbaine, le Conseil départemental, la Région et l’État sont partenaires, tout le monde se tait.
Rappelons que le Contrat de Ville concerne neuf quartiers (les QPV), qui rassemblent plus de 30 % de la population de la ville. C’est l’un des 4 ou 5 sujets principaux de la gouvernance de Perpignan.
Et ce sujet est totalement absent des discours politiques !
Surtout à gauche !
À Perpignan près du tiers des plus de 18 ans n’est pas inscrit sur les listes électorales. Sur les 2/3 d’inscrits près de la moitié ne vote plus, surtout aux municipales.
Au final, seulement le tiers de la population vote.
Si les candidats ne sont pas capables de s’intéresser au réel, c’est-à-dire aux problèmes des Perpignanais, la situation ne devrait pas s’améliorer.
Mais peut-être que tout le monde, dans le milieu politique, préfère le statut quo.
Ça nécessite beaucoup de travail, faut dire.
Sources et liens
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Article de l’Indépendant sur la pose de la première pierre : https://www.lindependant.fr/2024/12/02/perpignan-premiere-pierre-posee-pour-lilot-puig-dans-le-quartier-saint-jacques-linauguration-prevue-pour-le-premier-semestre-2026-12361445.php
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Article de l’Indépendant sur la DUP pour la rue Llucia : https://www.lindependant.fr/2024/10/24/renovation-urbaine-a-perpignan-le-projet-pour-saint-jacques-sera-t-il-declare-dutilite-publique-12282055.php
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