All that glitters is gold

« L’habit fait le moine. Les gens nus ont pas ou peu d’influence sur la société », disait Marc Twain. Dans le cas du développement Web c’est particulièrement vrai.
La plupart des gens s’arrêtent au visuel, sans se soucier de ce qui existe en profondeur. Au grand damne des développeurs « server side ».

Sometimes words have two meanings

Un site web est une application qui se répartit sur au moins deux ordinateurs : un serveur HTTP et un poste client (un PC, un smartphone, etc.). En général on rajoute un serveur de base de données, mais on peut écrire un site « en dur » c’est-à-dire directement en HTML et CSS.
L’utilisateur lambda, communément désigné par le terme « d’internaute », ne voit que la partie « client », grosso modo son navigateur. Regardez votre écran, il y a de fortes chances que vous y voyez Chrome ou Firefox.
Le surf sur le Web se fait rarement en ligne de commande, bien que cela économisera pas mal de ressources.

Ooh, it makes me wonder

À la limite que l’utilisateur final ne comprenne rien à ce qu’il fait n’a que peu d’importance. L’industrie est basée sur l’idée que le consommateur est plus « con » que « sommateur ». Et vu les ventes des Iphone (merci de mettre le numéro de votre choix) ce principe a l’air de bien marcher. Tant mieux pour eux.
Le problème est que l’utilisateur final importe peu pour un développeur. Ce qui importe c’est le client, ou le donneur d’ordres quand on veut être poli.
Et le fait qu’il ne soit pas « sommateur » est rapidement une évidence.
En général ça se découvre lors du premier stage en entreprise.

And a new day will dawn for those who stand long

Tant que le client se contente de vous dire ce qu’il veut, en espérant que ça corresponde à ce dont il a besoin, et qu’il est possible de transformer ça en « cas d’utilisation » et en « spécifications techniques » le développement peut aboutir à quelque chose de fonctionnel.
Par contre si le client s’arrête au visuel sans se soucier de ce qu’il y a derrière, ça peut mal finir.
Les apparences sont, souvent, trompeuses. Juger l’avancement d’un projet Web, principalement dans une petite structure où il faut tout faire soi-même, relève de la bêtise. Mais aussi de la banalité.
Le manque de volonté, de temps, ou d’autre chose, poussent à ne pas s’intéresser sérieusement aux mécaniques internes des projets. Et puis on paye un mec à gérer tout ça après tout. Non ?

Your head is humming and it won't go, in case you don't know

Le développement d’une application, fut-elle pour le Web, met en jeu des compétences et des connaissances qui nécessitent un minimum de formation, de préférence professionnelle.
Écrire du PHP est, à la limite, à la portée d’un élève de troisième. Je pense qu’à l’époque je faisais des trucs plus complexe en mathématique que ce que je fais aujourd’hui. Mais bon j’ai jamais accroché la trigonométrie non plus, faut être honnête.
Par contre développer un petit framework MVC, certes à la vite, ou respecter des règles d’accessibilité, des normes ISO (oui, ça existe en vrai ces trucs-là), etc., c’est un peu un métier.
Comprendre le déroulement d’un projet, même très simple oblige à acquérir des connaissances de base, sinon des tensions apparaîtront automatiquement entre les « techniciens », qui assurent le bon fonctionnement des outils à livrer, et les « administratifs » qui gèrent la structure donneuse d’ordre.
Et le pouvoir réel étant entre les mains des techniciens, le projet peu finir façon « the IT crowd ». L’humour en moins.

And if you listen very hard, The tune will come to you at last

Un projet Web devrait être scindé en deux, y compris dans les petits structures, celles que je connais le mieux. Une équipe côté serveur et une équipe côté client. Si cela évite que l’état d’avancement du projet soit jugé sur le visuel, cela complexifie la gestion, malheureusement.
Il faut donc avoir une montée en compétence des managers et des développeurs.
Et vu les plans de formation de la plupart des entreprises et associations c’est pas gagné.

To be a rock and not to roll

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://blog.philippe-poisse.eu/index.php?trackback/181

Fil des commentaires de ce billet