Les cyclistes ne sont pas des lumières…

… et les vrais écolos sont nyctalopes !
La municipalité vient de livrer, fin 2020, une nouvelle piste cyclable.
Cette piste, longue de près de 1 400 mètres, relie l’avenue Julien Panchot à l’avenue du docteur Jean-Louis Torreille. Dans les grandes lignes elle est un poil inutile et elle a coûté trois sous, qui auraient été plus utiles ailleurs, mais ce n’est pas le vrai problème.
Le problème est, clairement, que pour faire « écologiste » la municipalité, version Jean-Marc Pujol, en a remis une couche question pollution lumineuse.
Y’a pas à dire, la faune nocturne n’est pas gâtée dans le coin.

La piste cyclable et ses lampadaires.

Le lampadaire, y’a que ça de vrai !

La carte de l'ouest de Perpignan. La piste cyclable est en rouge.

Tout aménagement urbain doit avoir son lampadaire, sinon il n’est pas sérieux. L’équipe de Jean-Marc Pujol l’avait bien compris. Les années 2010 furent les années du lampadaire à Perpignan. Seuls les gauchistes de Nou-s Perpignan (structure disparue pour des raisons de massages avec les pieds) avaient un peu rouspété en 2018. Mais les gauchistes, à part rouspéter, ça ne fait pas grand-chose.
Donc le long de la piste cyclable, que l’on espère un jour voir baptisée « Chantal Gombert », en l’honneur de l’élue du quartier, se trouve un lampadaire à peu près tous les vingt mètres. Pour faire « smart-city », parce qu’on est à Perpignan quand même, des détecteurs de présence ont été installés sur chaque lampadaire. Ainsi quand un cycliste, un piéton ou un chat passe sous un de ces fameux lampadaires, le niveau de luminosité augmente. Certes, les esprits chagrins diront que la luminosité est déjà suffisante, mais les esprits chagrins sont chagrins, alors que les équipes de Jean-Marc sont guillerettes, elles.

La pollution lumineuse, quelle pollution lumineuse ?

La piste cyclable de nuit.

« La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas reçue » comme dirait ce brave Jean. Mais ce qui est sympa pour les humains ne l’ait pas forcément pour les animaux ni les végétaux. La pollution lumineuse est un vrai problème, elle impacte de nombreuses espèces.
L’éclairage artificiel, notamment en périphérie des villes, est une vraie menace pour la biodiversité. Surtout que dans de nombreux cas cet éclairage est abusif.
Dans le cas de la piste cyclable en question, mis à part le virage en descente (lorsque l’on vient de l’avenue Panchot) et le croisement avec le Chemin du Foulon, au moins un lampadaire sur deux, si ce n’est sur trois, est inutile. Le coin est peu pratiqué par les piétons et les cyclistes sont supposés disposer de système d’éclairage.
En pleine nuit, cet éclairage public, merci le gentil contribuable, ne doit servir à rien, si ce n’est nuire à la biodiversité.

Trame noire

Certain·es aiment se faire masser avec les pieds, certain·es aiment faire augmenter la production de GES en Occitanie, moi mon truc c’est faire chier avec le concept de trame noire.
Pourquoi donc ?
Parce que c’est un concept intéressant, avec un impact social et environnemental fort, et, malheureusement, peu connu. Mis à part à Lille, peu de projet de trame noir ont abouti en France ces dernières années. Le sujet est totalement absent des débats dans les Pyrénées-Orientales.
Le problème de la gestion de l’éclairage public n’est posé que de façon superficielle, sans réflexion sur l’acceptabilité sociale de la part des écologistes et sans réflexion sur les impacts environnementaux de la part les décideurs.
Le problème est si peu présent dans les esprits que, à Perpignan, on imagine mal les associations promouvant le vélo critiquer publiquement une piste cyclable parce que « trop » éclairée.
Par moment, je me demande si ces associations ont une vision globale des problèmes et des enjeux sociaux auxquels nous sommes confrontés collectivement.

Conclusion

Les carences en termes d’aménagements cyclables, le manque de coconstruction et la mollesse des associations de promotion du vélo permettent à la mairie de proposer n’importe quoi et d’aménager n’importe comment le territoire sans réel opposition ou contre-poids médiatique.
L’arrivée aux affaires de l’extrême droite aurait pu laisser penser que l’opposition allait se « radicaliser », mais la disparition subite des huit têtes de liste battues par Louis Aliot en 2020 laisse plutôt penser qu’il n’y a plus d’opposition.
Si l’équipe municipale actuelle n’est pas comptable des non-sens mis en œuvre par l’équipe de Jean-Marc Pujol, elle sera comptable en 2026 de ne pas les avoir corrigés. Mais vu la situation politique locale, la réélection de Louis Aliot semble déjà acquise.
Pour la biodiversité, c’est une mauvaise nouvelle.

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