Ma guerre contre la guerre au terrorisme

En mémoire de Terry Jones 1947-2020
« Dans la plupart des guerres, on peut prétendre avoir gagné quand l’autre camp est exterminé, ou quand il capitule. Mais comment le « terrorisme » pourra-t-il capituler ?
Les linguistes savent bien qu’il est très compliqué d’obliger un substantif abstrait à se rendre. »

J’étais tombé sur « ma guerre contre la guerre au terrorisme » un peu par hasard.
La couverture est rigolote et c’est Terry Jones, bordel !
Certes les recueils d’articles de presse c’est souvent un peu faible, par forcément assez cohérent. Et puis les blagues sur Gary Glitter, comment dire, je m’en branle un peu. Ça fait rire que ceux qui ont été anglais et vieux dans les années 70. Parce que Gary Glitter, ça a toujours été un truc de vieux, même quand il était jeune ? Non ? Ha bon ?!
Je m’égare.
Ou pas.
C’est selon.
C’est vous qui voyez, moi ch’suis aveugle, comme dirait Tiresias.

Faire la guerre à un substantif est stupide.
Faut dire qu’un substantif c’est très con, en plus d’être très abstrait.
Terry Jones avec le non-sens et le sens de l’absurde qui a fait sa carrière le démontre royalement (il vivait en monarchie, n’oublions pas).
Les textes s’étalent entre décembre 2001 et décembre 2005.
Je me demande bien ce qu’une édition couvrant la période 2006-2019 donnerait.
Ça serait peut-être moins drôle.

Parce que, comble de l’horreur, on rie souvent en lisant ce livre.
Terry Jones parle d’une horreur, la guerre en Irak, avec ses bombardements de populations civiles, ses camps de prisonniers où on torture allégrement, ses jeunes soldats morts pour rien, ou pour les délires de quelques puissants.
Terry Jones nous fait rire de cette horreur avec une grande intelligence. Parce que sinon il ne resterait qu’à en pleurer de cette horreur, de cette démocratie distribuée à grand coup de bombes dans la gueule.

Alors on se marre le temps d’un livre.
Et puis on voit le monde qui nous entoure.
On voit tous ceux qui disent lutter contre des substantifs. On voit tous ceux qui n’ont d’autre programme qu’une opposition à des substantifs, abstraits et totalement vidés de leur sens par un usage abusif de postures répétées encore et encore, à en vomir.
Et en plus il ne font pas rire, pas rire du tout !
Et il faudrait voter pour eux, il faudrait leur faire confiance, il faudrait…
Ouais, il faudrait !

Mais pas ce soir !

Always look on the bright side of life…

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