Solitude ?

Il est des moments où on s’arrête et on fait le point. Ça n’est pas toujours volontaire, ça n’est pas toujours agréable non plus.
Soirée spleen.

Mode tunnel

En tant que développeur indépendant, travaillant seul la plupart du temps, je pratique le mode tunnel. Ça me correspond bien. On baisse la tête et on fonce droit.
Parfois ça passe.
Parfois ça casse.
Le gros point noir de la méthode c’est que lorsque l’on livre le projet la donne peut avoir changé.
On a passé trois mois devant son clavier, la peur de connaître la version numérique de « l’angoisse de la feuille blanche », et celle de ne pas tenir les délais, voir les coûts, et là, au moment de la mise en production on a droit à son grand moment de solitude.
En trois mois le monde peut changer, les projets et les gens évoluer. Les priorités ne sont plus les mêmes. Et évidemment le développeur est le dernier mis au courant.
Quelque chose fait que le projet n’est plus important, les décideurs ont décidé autre chose. Le boulot n’est ni valorisé ni valorisable.
Tout le monde s’en fout.
Sauf le gars qui l’a fait.

Et là, c’est dans le cas où le logiciel livré correspond au logiciel qui été attendu.

Blessure narcissique

Il y a une dizaine d’année j’ai suivi un stage de l’ANPE (c’est dire si c’est vieux) d’aide à la recherche d’emploi.
Internet arrivait massivement dans ce domaine et certains prestataires de l’ANPE vendait du emailing massif.
La personne qui organisait le stage avait un avis assez tranché sur cette pratique.
L’envoi de deux ou trois cents candidatures spontanées, pas franchement ciblées, s’accompagne souvent de deux ou trois réponses, et de temps en temps au bout de six mois.
Outre l’anxiété liée à l’attente de « la » réponse, du Graal qui ouvrira la porte du marché du travail, le peu de retour est une vraie blessure narcissique. Pourquoi personne ne me répond ? Pourquoi personne n’est intéressé par mon profil ? Suis-je nul ?

Depuis cette époque je cible les structures que je démarche. Mais n’avoir que deux ou trois pour cent de réponse lors d’une campagne commerciale c’est quand même peu agréable.

À quoi ça sert ?

À quoi sert de tenir un blog, si même votre entourage n’en a rien à foutre ?
À quoi sert d’écrire un billet pour expliquer les fondamentaux de la décroissance appliqués à l’informatique si les gens qui sont directement concernés envoient des emails avec 6Mo de pièces-jointes ?
Un soir de dépit on répond : à rien.

Et comme disait l’autre :
Ce qu’il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu’il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu’il faut de sanglots pour un air de guitare

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