Le blog de Philippe Poisse - Accessibilité2024-03-28T22:26:21+01:00Philippe Poisseurn:md5:461e3511a43adbbb7d3a84a8af2d4212DotclearL'accessibilité avance à grand pas… mais vers où ?urn:md5:acd60fe99f8d723254559a162436ff492013-03-05T10:40:00+01:002013-03-05T10:43:48+01:00Philippe PoisseAccessibilitéaccessibilitéPerpignan<p>Dans son numéro de mars-avril 2013, le Journal de Perpignan (l’organe de presse de la mairie) consacre une demi-page à l’accessibilité.
À Perpignan, clairement, on a l’autosatisfaction facile. Ça finit même par en devenir risible.</p> <a href="http://blog.philippe-poisse.eu/public/perpignan/accessibilite/acces_journal_perpignan.jpg" title="Article du Journal de Perpignan sur l'accessibilité"><img src="http://blog.philippe-poisse.eu/public/perpignan/accessibilite/.acces_journal_perpignan_m.jpg" alt="Article du Journal de Perpignan sur l'accessibilité" style="margin: 0 auto; display: block;" title="Article du Journal de Perpignan sur l'accessibilité, mar. 2013" /></a>
<h2>Concordance des temps</h2>
<p>La lecture de ce genre d’article est toujours intéressante si on s’attarde sur l’aspect grammatical du texte. « La France avait pris du retard » peut-on lire. Le <a href="http://www.faire-face.fr/archive/2013/03/01/campion-propose-un-agenda-pour-rendre-la-france-accessible-e.html#more" hreflang="fr" title="L'article de faire face sur le rapport campion">rapport Campion</a> sorti la semaine dernière dit très clairement que l’objectif de 2015 ne sera pas atteint. Un système dérogatoire permettra de repousser la date butoir à 2022.<br />
Donc, l’usage du passé simple ne se justifie pas. Le présent est de rigueur.</p>
<h2>Les travaux</h2>
<p>J’ai le sarcasme facile, entre autre, mais l’association de « grand pas » avec une photo d’un homme en fauteuil roulant m’amuse.
La photo de la mairie de la Lunette m’amuse moins. Si des bandes de guidages sont visibles, ce qui prouve que de temps en temps la mairie prend en compte l’existence des aveugles, un joli ressaut est aussi visible.<br />
Toutefois il faudra aller sur place histoire de le mesurer de façon sérieuse. Il vaut mieux éviter d’accuser sans preuve.<br />
Oui, j’ai aussi la mauvaise fois facile.</p>
<p>Mais la liste des travaux montre que la mairie, aussi, a la mauvaise fois facile. Prenons trois exemples.</p>
<h3>Autour du tribunal :</h3>
<p>Les travaux annoncés sont : réfection des revêtements ; abaissement des bordures ; élargissement du trottoir le long du quai de Lattre de Tassigny.<br />
Certes la réfection a été réalisé (pour un résultat à l’esthétique douteuse) et ainsi que deux abaissés à l’angle de la rue Porte d’Assaut et du quai de Lattre de Tassigny ont bien été réalisé aussi. L’élargissement du trottoir n’a été effectué que sur une dizaine de maire.<br />
Ce « point noir » avaient été signalé à plusieurs reprises par l’APF66, avec notamment un reportage de France3 en février 2012 (la vidéo est disponible à l’APF66).<br />
En pratique aucun problème n’a été résolu. Seul l’accès entre la place Arago et le tribunal a été réalisé. Il est toujours impossible de faire le tour du tribunal en fauteuil roulant.<br />
Si vous regardez la photographie illustrant l’article vous pouvez voir un panneau de stationnement interdit. Le trottoir a été élargi jusqu’à ce panneau. Après il est impossible de circuler en fauteuil.<br />
Si au lieu de longer le quai vous désirez longer la rue de la Porte d’Assaut, au bout de quelques mètres vous devrez passer devant l’entrée du parking souterrain. Aucun abaissé de trottoir n’a été réalisé. Il faut dire que l’APF66 n’a jamais fait filmer ce ressaut, ni par TF1 (qui est venu en 2011) ni par France3.<br />
La mairie a donc réagit au lieu d’agir.<br />
Petite remarques sur cette photographie : aucune bande podotactile n’est visible. Ce qui est logique si on considère qu’aucune bande podotactile n’a été posée.</p>
<h3>Autour de la Poste centrale :</h3>
<p>Les travaux annoncés sont : abaissement des bordures du Pont de Guerre.<br />
Certes les travaux ont été réalisés. Mais pour un résultat qui est presque pire que l’ancienne situation.<br />
En effet comme les trottoirs n’ont pas été modifiés les pentes au niveau des abaissés sont plutôt fortes. Le devers est potentiellement dangereux, notamment pour une personne qui vient du jardin Terrus et qui voudrait se rendre directement place Jean Payra.<br />
Là encore on a droit à des travaux à la va-vite qui ne règlent aucun problème.<br />
Ces travaux ont été réalisé à l’automne 2012 car ces « points noirs » sont sur le trajet place de Catalogne Place Arago utilisé par l’APF66 pour sa communication (cf le reportage de France Bleue en février 2012).
</p>
<h3>École Ferry/Macé :</h3>
<p>Les travaux annoncés sont : réalisation d’une rampe pour personnes à mobilité réduite.<br />
Certes la rampe est bien là, même si ce n’est pas terrible au niveau des finitions. Je pense notamment au palier de repos qui n’est pas franchement plat. Comme cette école est un bureau de vote, le travail aurait pu être un peu plus propre. Mais bon.<br />
Par contre il faut s’intéresser au trottoir.<br />
Le long de la rampe, soit près de 20 mètres, il mesure moins de 90 centimètres de large. Sa largeur oscille entre 85 et 90cm. Merci les bordures en granit.
Hors les recommandations du Certu et, accessoirement, la loi prévoient que la largeur doit être de 1 mètre 40. Pour un trottoir qui vient juste d’être refait ce manque de sérieux est risible.<br />
Bon vous me direz que les PMR ne votent pas, donc, pas de soucis.<br />
Petite anecdote, plus ou moins, amusante : en automne lorsque les feuilles des platanes tombent il est presque impossible de voir la limite du trottoir. Si la personne en fauteuil dévie un peu de sa trajectoire elle finit par terre, l’écart de niveau étant de plus de 12 centimètres.<br />
Là encore le minimum a été réalisé sans se soucier de l’environnement.</p>
<h2>Comment en arrive-t-on là ?
</h2>
<p>La premier chose à savoir sur Perpignan, pour reprendre l’expression d’un influent patron du coin, c’est que les Pyrénées-Orientales sont une île. Et une île totalement coupée du reste du monde.<br />
Tenter de faire la comparaison avec Montpellier, la capitale régionale, amène toujours la même réponse : c’est pas pareil !<br />
Bref, pendant que les autres bossent, ici on se permet de ne rien faire au motif qu’il est impossible de faire des comparaisons.<br />
Ça marche aussi et surtout pour le développement socio-économique. En passant, vous saviez que le taux de chômage des travailleurs handicapés est beaucoup plus élevé ici que dans l’Aude ou dans l’Hérault ?<br />
Le deuxième point est la limite du travail des associations qui se focalisent plus sur ce qu’en cartographie on appelle des Points of Interest (les point d’intérêts, POI).<br />
L’APF66 a beaucoup travaillé sur ce concept ces 3 dernières années. C’est moi qui ait imposé l’utilisation des outils cartographiques. J’ai fini par en voir les limites. <br />
Prenez <a href="http://www.jaccede.com/accessible-places/" hreflang="fr" title="le site de Jaccede.com">Jaccede.com</a> ou <a href="http://wheelmap.org/fr" hreflang="fr" title="Le site français de Wheelmap.org">Wheelmap.org</a>, que montrent leurs cartes ? Des <acronym title="Points d'intérêt">POI</acronym>, rien d’autres.<br />
Hors à quoi sert de savoir qu’un commerce est accessible si il est impossible de s’y rendre ?<br />
Les associations devraient passer à l’analyse des cheminements.<br />
La mairie de Montpellier le fait déjà avec une carte des trottoirs accessibles.<br />
Dernier point et pas le moindre, les associations ne savent pas communiquer. Et quand elle communiquent elles le font mal.<br />
Le baromètre APF est sorti il y a 2 ou 3 semaines. Il n’est même pas téléchargeable sur le <a href="http://www.accessibilite-apf66.org/" hreflang="fr" title="le site dédié à l'accessibilité de L'APF66">site dédié à l’accessibilité de l’APF66</a>. Aucune référence n’y est faite dans le<a href="http://dd66.blogs.apf.asso.fr/" hreflang="fr" title="le blog de la délégation APF des Pyrénées-Orientales"> blog de la délégation</a>.<br />
Pour ce qui est de mettre la pression c’est pas terrible. Vous remarquerez qu’à part un <a href="http://www.ouillade.eu/politique/perpignan-accessibilite-clotilde-ripoull-cdc-propose-de-solliciter-lancien-senateur-rpr-paul-blanc-maire-de-sournia/33290" hreflang="fr" title="La proposition de Clotilde Ripoull">proposition « farfelue » du CDC via Clotilde Ripoull</a> aucun élu n’a réagit.<br />
Et oui, quand personne ne communique sur un problème, c’est qu’il n’y a pas de problème.<br />
À croire que certains ont décidé de se coucher devant les élus, voire les subventions.</p>
<h2>Et après ?</h2>
<p>En fin de semaine le bustram arrive. Ce Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) se veut accessible. Les travaux de mise aux normes des arrêts ont commencer en janvier, pour un début d’exploitation en mars. Évidement la ligne n’est pas accessible, quoi qu’en disent certains.<br />
Le bureau d’étude qui s’occupe des travaux fait du bon boulot. Au moins il a compris qu’il existe 4 handicaps, qu’ils sont aussi respectables les uns que les autres. Ça fait plaisir.<br />
Par contre l’impréparation de <acronym title="Perpignan Méditerranée Communauté d'Agglomération"> PMCA </acronym> fait peur.<br />
Normalement la passerelle du théâtre de l’Archipel est prévue pour la fin de l’année. Là aussi on peut avoir des craintes.</p>
<p>
C’est sûr que vu le travail des associations, qui ne se concertent pas et se critiquent si facilement, et le manque d’intérêt des autorités pour le handicap, la ville n’est pas prête d’être accessible.<br />
Mais bon, tout le monde s’en fout, non ?</p>http://blog.philippe-poisse.eu/index.php?post/2013/03/05/L-accessibilit%C3%A9-avance-%C3%A0-grand-pas%E2%80%A6-mais-vers-o%C3%B9#comment-formhttp://blog.philippe-poisse.eu/index.php?feed/atom/comments/49Accessibilité des transports en commun : quand l’APF66 déraillenturn:md5:97473e27ffb8298e64adeb80c2e00d622013-01-13T17:23:00+01:002013-08-21T09:19:07+02:00Philippe PoisseAccessibilitéaccessibilitéAPF66Transport en commun<p>L’accessibilité est souvent l’occasion de se payer une bonne tranche de rigolade. D’habitude on se moque des collectivités territoriales qui ont une certaine capacité à faire n’importe quoi.<br />
Mais malheureusement des fois c’est de ceux qui promeuvent l’accessibilité dont on peut se moquer.</p> <p>
Mise à jour du 21 août 2013 : après près de neuf mois, l'APF 66 a corrigé une (petite) partie des problèmes. La fiche concernant l'arrêt de bus Massilia a été modifiée.<br />
Toutefois, la majorité des fiches réalisées en 2012 contiennent des erreurs concernant les aménagements relatifs aux handicaps visuels, mentaux et auditifs.
La direction de la délégation ne souhaite pas répondre aux critiques et préfère faire le dos rond en espérant que je me lasse.
</p>
<h2>Les faits, rien que les faits</h2>
<p>
Depuis 2012 l’APF66 travaille en partenariat avec <a href="http://www.perpignanmediterranee.com/" hreflang="fr" title="Le site de Perpignan Méditerranée Communauté d'agglomération.">Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération (PMCA)</a> et son prestataire transport, la <a href="http://www.ctpmperpignan.com/" hreflang="fr" title="Le site de la Compagnie de Transport Perpignan Méditerranée.">CTPM</a>, sur l’accessibilité des transports en commun.<br />
Sur une période couvrant 2012 et 2013 l’intégralité des arrêts de bus sur le territoire de PMCA doit être évaluée. Des fiches doivent être mises en ligne. Et, à terme, les travaux de mises en conformité doivent être réalisés.<br />
L’accessibilité des arrêts de bus est plus difficile à réaliser que celle des bus, en effet le renouvellement naturel des véhicules entraine une mise aux normes automatique. De plus le coup de réalisation d’un point (un arrêt pouvant comporter plusieurs points) peut être assez élevé en fonction de l’état des lieux, de 10 000€ à plusieurs dizaines de millier d’euros.</p>
<p>
Au niveau nationale la position de l’Association des Paralysés de France est claire : une ligne de bus n’est accessible que lorsque que l’intégralité des arrêts sont accessibles.<br />
Au niveau départemental c’est plus flou, un billet dans l’Indépendant (le journal du coin) laisse entendre que certaines lignes sont accessibles alors que tous les arrêts ne le sont pas franchement.<br />
Vous me direz qu’entre Paris et Perpignan il y a près de mille kilomètres et que comme le courrier est encore livré par diligence il y a un peu de déperdition au niveau de la qualité de la communication, et vous auriez bien raison de le dire. C’est vrai que passé Narbonne les chevaux commencent à fatiguer.<br />
Mais comme la mairie à promis un pigeonnier public, on peut espérer une amélioration d’ici 2014 et les prochaines élections municipales.</p>
<h2>Cas concret</h2>
<p>L’accessibilité concerne tous les handicaps, les femmes enceintes, les personnes âgées, etc., et pas seulement les personnes à mobilité réduite, notamment celles en fauteuil roulant. C’est bien pour cela que les associations parlent de l’Accessibilité Universelle.</p>
<p>Voici deux petits liens là-dessus, si vous désirez en apprendre un peu plus :</p>
<ul>
<li><a href="http://accessibilite-universelle.apf.asso.fr/" hreflang="fr" title="Le blog sur l'accessibilité universelle sur le site de l'Association des Paralysés de France">http://accessibilite-universelle.apf.asso.fr/</a></li>
<li><a href="http://reglementationsaccessibilite.blogs.apf.asso.fr/" hreflang="fr" title="Le blog sur la réglementation liée à l'accessibilité sur le site de l'Association des Paralysés de France">http://reglementationsaccessibilite.blogs.apf.asso.fr/</a></li>
</ul>
<p>Partant de ce constat, l’évaluation des arrêts de bus doit concerner les quatre handicaps. Et c’est là que ça se corse.<br />
Pour me la jouer critique de cinéma à l’américaine, je dirais que l’exemple suivant est un peu l’acmé du travail réalisé pour l’instant. Il s’agit de l’arrêt Massilia.</p>
<p>Le PDF en question :<a href="http://www.accessibilite-apf66.org/pdf/arretbus/MASSILIA.pdf" hreflang="fr" title="La fiche sur l'arrêt Massilia sur le site de l'APF66"> http://www.accessibilite-apf66.org/pdf/arretbus/MASSILIA.pdf</a></p>
<p>L’arrêt dans le rond-point (arrêt de la CAF pour les gens du coin) est situé à ces coordonnées GPS :<br />
latitude : 42.700100,<br />
longitude : 2.934809.<br />
Si vous zoomez dans Google Maps les deux arrêts sont signalés par un logo bleu.</p>
<div id="map"></div>
<p>À en croire l’APF66 ces deux points sont parfaitement accessibles pour un mal-voyant (catégorie « amélioré »), accessible sans accompagnement pour un handicapé mental. L’arrêt de la CAF (celui situé dans le rond-point) est accessible avec accompagnement pour une personne en fauteuil roulant.</p>
<p>Le problème c’est que ces deux points ne sont en rien accessibles, quel que soit le handicap, et que celui sur la bretelle d’accès n’est même pas sécurisé, notamment pour les mal-voyants.</p>
<h2>Explication</h2>
<p>Je ne parlerais pas du handicap auditif, n’ayant pas de compétence pour ce qui concerne la mise en accessibilité des transports en commun pour ce type de handicap.</p>
<h3>Le point situé dans la bretelle</h3>
<p>Pour l’accessibilité des personnes à mobilité réduite (PMR) le problème est simple : la rampe d’accès des bus ne peut pas sortir, un fauteuil roulant ne pourra donc pas monter. À ce niveau-là l’évaluation est correcte.<br />
Pour les deux autres handicapés évalués, par contre, on reste sans voix.<br />
Pour arriver jusqu’à point il faut marcher plusieurs mètres sur une chaussée qui ne comporte pas de trottoir. De plus aucun équipement ne vient sécuriser le cheminement. Une personne aveugle ne peut donc pas savoir si elle marche sur le bord de la route ou sur la route.<br />
Dans le cas où cette personne se déporterait sur sa droite pour éviter les voitures, elle risque de tomber dans le léger fossé qui borde la bretelle. Au risque de se blesser, ça va sans dire.<br />
Le problème est le même pour le handicap cognitif, l’absence de signalisation et de repère visuel rend ce point non-accessible et potentiellement dangereux.<br />
Cerise sur le gâteau, l’absence de quai oblige les mal-voyants à enjamber un vide d’une trentaine de centimètre pour monter dans le bus. Seul, cela est relativement difficile.</p>
<h3>L’arrêt de la CAF</h3>
<p>Ce cas est plus complexe et illustre bien un problème lié au concept de cheminement.<br />
Un arrêt est-il accessible si son environnement ne l’est pas ?<br />
Je suis convaincu que non. L’APF66 semble le penser.</p>
<h4>L’environnement</h4>
<p>Cet arrêt dessert deux points intéressants (les points of interest, POI, qu’on trouve sur les forums d’OpenStreetMap). D’abord la CAF, d’où le petit nom de l’arrêt, et un lotissement résidentiel.<br />
Pour se rendre à la CAF la PMR devra pousser son fauteuil roulant sur une bonne trentaine de mètre de terre. S’il pleut c’est de la boue. Pour un fauteuil roulant la CAF n’est pas accessible depuis cet arrêt. Ce qui est dommage, car il s’agit du seul accès piéton de la CAF.<br />
Pour se rendre dans le lotissement la PMR devra prendre une rue avec une forte pente dénuée de trottoir. Sur streetview c’est tout à fait visible. À ma connaissance il s’agit d’une zone cinquante, donc les piétons n’ont pas à marcher sur la chaussée. Sauf à vouloir se faire écraser, bien évidemment.<br />
Au final on se rend compte qu’il n’existe aucun cheminement accessible depuis cet arrêt. Une PMR en fauteuil descendant se retrouvera donc coincée et n’aura d’autres possibilités que de repartir avec le prochain bus.</p>
<p>Évidemment l’environnement n’est pas le seul problème de ce point. Il en reste deux autres.</p>
<h4>Je suis handicapé(e) mais pas en fauteuil, je fais quoi ?</h4>
<p>Comme c’est le cas de la majorité des arrêts de bus sur le territoire de PMCA il n’y aucun équipement pour sécuriser les mal-voyants, l’absence de bande podotactile étant typique du coin. Le sol étant en terre, aucun travail n’a été apporté sur les contrastes visuels.<br />
Cet arrêt est donc non-accessible pour les personnes souffrant d’un handicap visuel ou d’un handicap cognitif.<br />
La lecture des recommandations du CERTU sur les transports suffit pour bien comprendre.<br />
Certes si ces personnes sont accompagnées il n’y a pas de problème. Manque de bol, la loi de 2005 prévoit que les personnes en situation de handicap doivent pouvoir être autonome.<br />
Mais bon, à Perpignan, la loi…
</p>
<h4>Cicéron c’est Poincaré</h4>
<p>Cet arrêt est dans un rond-point, le trottoir est donc incurvé. Le bus, lui, est parallélépipédique. Son emprise au sol à la forme d’un rectangle. Et ce rectangle est inscrit dans le cercle que constitue le rond-point.<br />
Hors pour être efficace la rampe du bus doit être la plus proche possible du trottoir. Dans le cadre de la géométrie euclidienne c’est impossible.<br />
En effet, si vous considérez le côté du bus équipé de la rampe comme une droite, vous vous apercevrait que celle-ci est sécante par rapport au cercle.<br />
Pour que le système fonctionne il faudrait que la droite soit tangente avec le cercle. Et comme la rampe est sur le coté droit du bus, le bus devrait alors être en dehors du cercle, c’est-à-dire en dehors du rond-point. Une belle manœuvre en perspective pour le chauffeur.<br />
Par simple réflexion on peut supposer que tout arrêt situé dans un rond-point est par essence non-accessible.</p>
<figure>
<a href="http://blog.philippe-poisse.eu/public/perpignan/accessibilite/arret_dans_un_rond_point.png" title="Schéma d'un arrêt de bus dans un rond-point."><img src="http://blog.philippe-poisse.eu/public/perpignan/accessibilite/arret_dans_un_rond_point.png" alt="Schéma d'un arrêt de bus dans un rond-point." width="300px" height="300px" title="Schéma d'un arrêt de bus dans un rond-point." /></a>
<figcaption>Le dessin de gauche représente un bus à l'intérieur d'un rond-point (le bus est sécant) ; le dessin de droite représente un bus à l'extérieur d'un rond-point (le bus est tangent).</figcaption>
</figure>
<p>Ce qui est intéressant c’est que ce problème est simple à régler. <a href="https://maps.google.fr/maps?hl=fr&q=perpignan+rond+point+du+mas+donat&ie=UTF-8&hq=&hnear=0x12b06fa82e1f3291:0x3e6e81cc02a3a7f7,Rond-point+du+Mas+Donat,+66000+Perpignan&gl=fr&ei=idTyUJqcDbGW0QXU-ICYDg&ved=0CC8Q8gEwAA" hreflang="fr" title="Le rond-point du mas Donat sur Google Maps">L’arrêt du Parc des Expositions</a>, situé dans rond-point du Mas Donat a été correctement aménagé. Dans streetview on voit d’ailleurs un bus à l’arrêt.<br />
Une fois les aménagements d’accessibilité pour le handicap visuel, le handicap cognitif et le handicap auditif réalisés cet arrêt sera parfait.</p>
<div id="map_sv"></div>
<h2>Comment en est-on arrivé là ?</h2>
<p>Une décision absurde (dire en dépit des évidences qu’un arrêt est accessible) ne se prend pas n’importe comment. La littérature sur le management parle souvent de ce type de problème. Dans le cas d’espèce on peut énoncer quelques règles.</p>
<h3>L'Accessibilité Universelle est un nouveau paradigme</h3>
L’application de l’Accessibilité Universelle au monde qui nous entoure nous oblige à repenser ce monde. Les personnes qui militent pour l’accessibilité doivent donc aussi repenser leur vision du monde, au risque de sombrer rapidement dans l’absurde.
Qu’est-ce qui empêche une société de transport de réaliser un arrêt de bus parfaitement au bord d’une piste en terre, au milieu d’un marécage ? Dans l’absolue, strictement rien. Seul le bon sens peut l’empêcher.
<h3>Les problématiques sont « techniques »</h3>
<p>Les aveugles ont besoin de ressauts pour se repérer. Les personnes en fauteuil roulant sont fortement gênées par les ressauts. La mise en œuvre d’une solution peut tout à fait créer un nouveau problème. Les acteurs de l’accessibilité doivent donc s’entendre sur des règles et des normes communes pour limiter les tensions et satisfaire le plus grand nombre.<br />
La qualité de personne handicapée ne donnent pas la connaissance de ces normes. Cette connaissance ne peut s’acquérir que par un travail incluant de la formation, de la sensibilisation aux différents handicaps, etc. L’expérience seule ne saurait suffire. Certains bénévoles de l’APF66 ne l’ont toujours pas compris. C’est bien dommage.<br />
Par exemple aucun bénévole ne sera capable de parler des problèmes d’accessibilité des applications Web et smartphone des compagnies de transports en commun (dont la CTPM fait partie) sous l’angle de la <a href="http://www.iso.org/iso/fr/catalogue_detail?csnumber=58625" hreflang="fr" title="La certification ISO concernant l'accessibilité numérique.">certification ISO/IEC 40500:2012.</a></p>
<h3>Il faut savoir rester à sa place</h3>
<p>Même s’il traite d’accessibilité numérique la lecture de ce billet est très intéressante : <a href="http://www.tanguy-loheac.com/blog/?p=165" hreflang="fr" title="Savoir rester à sa place sur le blog de Tanguy Loheac">http://www.tanguy-loheac.com/blog/?p=165</a></p>
<p>L’APF66 a une solide compétence pour ce qui concerne le cadre bâti ; pour la voirie elle maîtrise les problèmes liés au handicap moteur. Par contre pour tout ce qui touche aux trois autres handicaps elle n’a ni les connaissances pratiques (issues de l’expérience du handicap) ni les connaissances théoriques (issues du cadre réglementaire).<br />
Le service accessibilité aurait mieux fait de se cantonner à ce qu’il connait le mieux, c’est-à-dire les PMR.<br />
De nombreuses associations s’occupent des 3 autres handicaps et elles sont toutes désireuses de collaborer pour faire améliorer les choses.</p>
<h3>Responsabilité</h3>
<p>L’arrêt Massilia, dans la direction de Canet-en-Roussillon, est accessible pour les mal-voyants au dire de l’APF66. De plus il est accessible sans accompagnement.<br />
C’est écrit noir sur blanc dans la fiche. Donc que se passerait-il si un aveugle se déplaçant seul a un accident à cet arrêt ? Après tout, un aveugle ne voit pas la photographie sur la fiche, il ne peut pas se faire une idée.<br />
Même si la responsabilité pénale de l’association ne sera pas forcément engagée, sa responsabilité morale le serait.<br />
Mettre l’accessibilité au-dessus de la sécurité des personnes témoigne d’un manque total de sens des responsabilités.</p>
<h2>Et après ?</h2>
<p>
La majorité des fiches mises en ligne pose problème, à des degrés divers toutefois.<br />
Ce qui est certain c’est que le handicap visuel n’est pas été pris en compte sérieusement.<br />
Les responsables sont prévenus.<br />
À eux de déterminer ce qu'est censé être une société inclusive.</p>
<script type="text/javascript" src="http://maps.google.com/maps/api/js?sensor=false"></script>
<script type="text/javascript" src="http://www.philippe-poisse.eu/js/massilia.js"></script>http://blog.philippe-poisse.eu/index.php?post/2013/01/13/Accessibilite-des-transports-en-commun-%3A-quand-l%E2%80%99APF66-deraillent#comment-formhttp://blog.philippe-poisse.eu/index.php?feed/atom/comments/463,3%urn:md5:cbdb03fa97dd238aea072fe16747dea22012-11-11T00:00:00+00:002012-11-11T00:00:00+00:00Philippe PoisseAccessibilitéaccessibilitéAPF66Perpignanrampe d accès<p>En me baladant je suis passé avenue d’Espagne. J’ai pu voir le nouvel arrêt de bus desservant l’IUT. Mais aussi sa rampe.</p> <h2>Constat</h2>
<a href="http://blog.philippe-poisse.eu/public/perpignan/accessibilite/rampe.jpg" title="La rampe de l'IUT"><img src="http://blog.philippe-poisse.eu/public/perpignan/accessibilite/.rampe_s.jpg" alt="La rampe de l'IUT" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="La rampe de l'IUT, nov. 2012" /></a><p>La rampe permet de rejoindre le parking de l’université depuis l’avenue d’Espagne. Constituée de deux pentes, elle a un dénivelé de près de 1 mètres 80.<br />
Les deux pentes font près de 24 mètres de long, c’est à dire qu’elles affichent une inclinaison de près de 3,3 %.</p>
<p>Les relevés ont été fait par le service accessibilité de <a href="http://www.accessibilite-apf66.org/" hreflang="fr" title="Le site de l'APF66">l’APF66.</a></p>
<h2>Aspect légal</h2>
<p><a href="http://blog.philippe-poisse.eu/public/perpignan/accessibilite/permis_de_construire.jpg" title="Les informations sur les travaux avenue d'Espagne"><img src="http://blog.philippe-poisse.eu/public/perpignan/accessibilite/.permis_de_construire_s.jpg" alt="Les informations sur les travaux avenue d'Espagne" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0; " title="Les informations sur les travaux avenue d'Espagne, nov. 2012" /></a>D’un strict point de vue légal il n’y a rien à dire. En dessous de 4 % la loi ne prévoit pas de palier de repos.<br />
Si une rampe de 3,9 % faisait un kilomètre de long, il n’y aurait rien à dire.</p>
<p>Venant de la mairie de Perpignan on peut être surpris d’une telle connaissance de la législation.</p>
<h2>Côté pratique</h2>
<h3>La rampe en elle-même</h3>
<p>Deux pentes aussi longues représentent un obstacle infranchissable pour la plupart des personnes en fauteuil roulant. Seules des personnes en fauteuil électrique peuvent espérer le franchir. À condition d’avoir les batteries pleines, bien sûr.</p>
<h3>L’environnement</h3>
<p>Côté avenue d’Espagne pas de problème. Les points de dessertes sont conformes à la législation. À ce niveau le travail est propre.</p>
<p>Par contre le parking a un sol en terre peu pratique. La distance à parcourir est assez importante, surtout lorsque les voitures occupent le terrain. Il faut compter une cinquantaine de mètres en ligne droite et facilement le double s’il faut zigzaguer entre les voitures.<br />
Le parking est presque impraticable en cas de pluie.</p>
<h2>Donc, que penser ?</h2>
<p>Deux idées me viennent en tête :</p>
<ul>
<li><p>Les responsables de la mairie et de PMCA ne se soucient pas du handicap. Ils savent qu’ils ont des obligations légales et essayent de les remplir à minima, sans ce soucis du côté pratique.</p>
</li>
<li><p>À priori cette rampe a dû couter dans les 50 000€ (cliquez sur les photos pour plus de détails). Pour un équipement qui ne sert à rien c’est cher. Encore plus dans une ville pauvre et fortement endettée.</p>
</li>
</ul>
<p>Je me demande même si ne rien faire n’aurait pas été plus intéressant.</p>http://blog.philippe-poisse.eu/index.php?post/2012/11/11/3%2C3#comment-formhttp://blog.philippe-poisse.eu/index.php?feed/atom/comments/34